3 mai: des journalistes parlent de leurs difficiles conditions de vie et de travail

Le 3 mai de chaque année marque la journée internationale de la liberté de la presse célébrée cette année sous le thème:  »l’emprise du numérique sur la presse ». À cette occasion, un reporter de guinee114 a tendu son micro a quelques journalistes. Ces derniers ont saisi l’opportunité pour étaler les difficultés auxquelles ils font quotidiennement face dans l’exercice de leur métier. 

 
« La célébration du 3 mai doit être mise à profit pour parler des conditions de vie des journalistes guinéens. Mais outrepasser cette réalité pour choisir un thème international qui est ” l’emprise du numérique sur la presse », à mon avis ce n’est pas pour accompagner les médias guinéens. En ce sens que nous avons des confrères qui n’ont pas de contrat de travail, qui ne perçoivent pas de transport pour aller sur le terrain. Nous avons des confrères qui vivent dans le hasard. Ils se lèvent le matin en apprenant qu’il y a telle conférence ou telle activité, ils s’y rendent pour les couvrir. À la fin de l’activité si les organisateurs leur tendent quelque miettes. Au contraire, ils prennent des crédits pour rentrer à la maison. Au lieu de parler de ces difficultés afin d’y trouver solution, on cherche un thème international qui peut-être bon pour les autres pays mais pas la Guinée. Il y a des journalistes qui s’habillent mal faute de moyens. Comment bien s’habiller ils ont des charges familiales ? Les maisons sont chères en location alors que les journalistes sont mal payés ? Voilà des problématiques qui doivent être discutées et proposer des solutions au lieu de prendre un thème pour coller à la Guinée », a dénoncé Abdoulaye Barry de la radio Atlantic FM et du site de la RTG Koloma
 
N’nagnouma Sagno, journaliste à la radio horizon FM aussi abonde dans le même sens. 
« On peut dire qu’après les enseignants, les journalistes sont les mal payés dans ce pays. Cela est une triste réalité alors qu’ils prennent assez de risques dans l’exercice de leur  métier mais ils ne sont pas payés à la hauteur de leur travail. C’est le lieu pour moi d’appeler les autorités à bien s’occuper des journalistes. J’invite également les responsables de médias de s’occuper bien de leurs travailleurs en prenant soins d’eux. Parce que même si ton média est reconnu partout, c’est grâce à ces travailleurs. Il faudrait que les journalistes aussi se fassent respecter à travers leur travail. Donc, au-delà d’être une célébration pour nous les journalistes il faut rappeler à nos confrères, le respect de l’éthique et de la déontologie du métier. Il faut qu’un journaliste sache faire l’analyse sur l’information qu’il publie. Cela va dans l’intérêt du journaliste lui-même », a déclaré ce journaliste.
 
 
François Lelano, journaliste du Ste investigateur est également de cet avis même s’il note quelques améliorations. 
« Les conditions de vie et de travail des journalistes en Guinée sont précaires. Aujourd’hui, il y a beaucoup de reporters dans des médias qui n’ont pas de salaires. Ils se contentent seulement que ce qu’ils gagnent sur le terrain lors des activités. Vraiment cela doit être amélioré par les responsables de médias avec l’appui des autorités. Des journalistes souffrent de la situation pécuniaire. Par rapport ça, il faut souligner que depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, il y a moins de bavure policière sur les journalistes. Il faut s’en féliciter parce que depuis le 5 septembre jusqu’à maintenant, on n’a pas entendu ou vu qu’un policier a abusé d’un journaliste », s’est t-il néanmoins réjoui.
 
À noter que les activités des festivités du 3 mai démarrent le mercredi 4 mai 2022 à Conakry.
 
 
Djély Mamadou Kouyaté
628 38 09 89

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