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Cadre de dialogue, récupération des domaines de l’État, Crief: l’ancien ministre Idriss Chérif s’exprime

Longtemps silencieux, Idriss Chérif, président de l’UCG, ancien ministre de la Communication, vient de prendre la parole. C’était à l’occasion d’une interview qu’il a accordé à une journaliste de Guinee114.com, après son arrivée à Conakry.

Dans cette interview, Idriss Chérif s’est prononcé à cœur ouvert sur plusieurs sujets brûlants de l’actualité socio-politique de la Guinée. Du cadre de dialogue à la récupération des biens de l’État en passant par la Crief, Idriss Chérif a dit ce qu’il pense.

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Guinee114: L’actualité socio-politique de la Guinée est dominé par le cadre de concertation lancé vendredi dernier par le président de la transition. Quelle analyse faites-vous de cadre?

En ce qui concerne le cadre de dialogue, je pense que c’est une très belle initiative. Hier, on était presque tous étonné quand on a vu les dix lignes que le ministre Mory Condé, ministre de l’Administration du territoire a publié officiellement. Je pense que personne n’est restée inerte. On a vu que vraiment il y avait un travail de fond qui est en train d’être fait et que ces dix lignes rentrent directement dans le cadre même du processus de la transition et de la sortie de la transition. Donc c’était bien. Nous avons toujours dit qu’il faudrait que dans ce pays qu’il y ait une concertation entre les Guinéens. Il faut l’encourager, il faut dialoguer et il faut qu’on ait le courage de s’asseoir et de discuter. Quelque soit la forme il faut s’asseoir pour discuter parce que ça se terminera toujours par ça. Donc vaut mieux commencer pour faire l’économie de paix, faire l’économie d’énergie. Il est toujours mieux de commencer par ce débat. Certains vont trouver des préalables mais je pense que c’est à l’intérieur des discussions qu’on peut analyser tous les préalables. Et avec les préalables, on peut bloquer même une discussion.

L’Ufdg, l’Ufr, le Fndc, le Rpg et plusieurs autres organisations politiques et de la société civile ont boycotté ce cadre de concertation. De quel angle voyez-vous cette décision ?

(…) On a eu à encourager le premier ministre pour lui dire de prendre son bâton de pèlerin et qu’il aille rencontrer ceux qui ne sont pas venus. Qu’il aille les convaincre à revenir autour de la table des discussions et que c’est ensemble qu’on pourra trouver les différentes solutions d’une sortie de crise qui peut être favorable à l’ensemble du peuple de Guinée. Je pense que l’initiative, elle est très bonne. C’est ce qu’on demandait depuis longtemps si c’est venu, je pense que c’est à saluer. Nous avons fait des recommandations pour qu’il (le premier ministre) aille vers ces grands partis l’UFDG et puis le RPG arc-en-ciel, le FNDC et les autres. Il faut ramener tout le monde sur la table de discussion parce que ce pourquoi ils ne veulent pas venir, ça été énuméré déjà. Le ministre de l’administration a déjà envoyé. Maintenant au fond du dossier, il faudrait qu’il y ait des discussions. Ils nous ont donné déjà les grandes lignes. C’est à nous maintenant de voir quel est le délai qu’il faut donner et quelle est la forme qu’il faut donner à cette transition. Maintenant je pense que ce n’est pas le CNT qui va décider et comme nous l’avons toujours dit depuis le début, il faut que toutes les forces vives de la nation puissent s’asseoir pour donner un véritable chronogramme à ce pays.

Pendant ce temps, il y a un ultimatum de la CEDEAO qui pèse sur la junte en Guinée, sur ce chronogramme….

Je pense que la CEDEAO n’avait pas de visibilité, voilà pourquoi ils ont donné un ultimatum, mais ils étaient dans la salle vendredi. Donc, leur représentant dans la salle je pense qu’il pourra rendre compte au bureau de la CEDEAO leur dire que l’initiative est déjà prise. Maintenant la balle est lancée, c’est dans notre camp. Ce n’est plus au niveau du CNRD, c’est au niveau des forces vives de la nation. Je pense qu’ils ( les dirigeants de la CEDEAO) doivent revoir maintenant leur feuille et puis ajourner ces différentes sanctions parce que l’étape est partie, c’est déjà lancée…

C’est vrai il y avait une lenteur de la situation qui était là. La maison était un peu en désordre, il fallait essayer de mettre cette maison dans l’ordre. Les gens ne sont pas restés bras croisés. Il faut reconnaitre depuis qu’ils sont là, ils posent des actes. Donc, quoi qu’on dise le pays est géré, les recettes rentrent convenablement, elles sont sécurisées. Nous savons où nous allons aujourd’hui. Les acteurs politiques jouent leur rôle même si souvent il y a un désaccord entre nous, on n’a pas les mêmes visions souvent. D’autres veulent que ça se passe le plus rapidement possible mais les gens viennent de loin. Il y avait un mandat qui était en cours, qui était de six (6) ans et il y a quelqu’un qui est venu arrêter ce mandat de six (6) ans et puis dire qu’on va recommencer maintenant. Je pense qu’il faut qu’on soit patient et que chaque partie se met au travail. Pour moi, je pense qu’on est dans le temps, ça va.

Que pensez-vous du fonctionnement de la Crief ?
Je pense que depuis des années ce pays a été bien géré, mal géré. Je pense que ceux qui ont accès à ces dossiers c’est eux qui courent. Nous, nous sommes des profanes. Ceux qui n’ont rien à se reprocher iront mais ceux qui ont quelque chose à se reprocher vont se défendre. Mais si on vous demande de faire le point d’une situation vous faites sur ce qu’on vous a demandé de gérer. Moi je pense que c’est un problème de justice donc il faut laisser la justice faire son travail.

Autre chose qui fait assez de bruits dans la cité, c’est la démolition de l’ancienne résidence de Cellou Dalein Diallo à Dixinn où une pause de la première pierre à été faite sans attendre la décision de la Justice qui a été saisie par Cellou Dalein Diallo. Qu’en pensez-vous ?

Quand vous lancez des processus judiciaires, il faut attendre parce qu’il y a l’agent judiciaire de l’État pour défendre l’État (…). Il y a un processus qui est déjà en justice et puis le politique vient casser la maison et puis installer autre chose. Il faut toujours saisir la justice pour rentrer dans l’ordre mais je dis qu’il y a eu vice de procédure. Le fond du dossier, je ne connais pas totalement je sais que le président Cellou a dit qu’il a acheté la maison avec l’État. Je sais aussi dans des dispositions c’est un problème. Le président Dadis en son temps a dit qu’il allait récupérer les domaines de l’État même si ont fait 100 ans qu’il va récupérer ces domaines de l’État et que ça appartient à l’État. Donc, il était dans la même dynamique mais il n’a pas continuer je ne sais pas pourquoi. Mamadi est venu, il a lié l’acte à la parole. Maintenant, je pense que c’est la justice qui doit les départager et que ceux qui auront le droit ils vont gagner cela je pense que la justice va se prononcer favorablement soit au niveau de l’État, soit au niveau du président Cellou et on verra. Sinon normalement je ne sais pas comment la procédure s’est déroulée mais quand il y a un problème de justice. Je pense que tous les acteurs doivent attendre à ce que la justice se prononce d’abord.

Diop Ramatoulaye
666751610

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