CENI: un commissaire UFDG soupçonné d’avoir roulé pour Alpha Condé

Conakry-Un commissaire qui a réussi l’extraordinaire dans le contexte guinéen de se départir de son esprit militant-comme le prévoit et l’exige d’ailleurs la loi sur la CENI, ou le nouveau «traitre» de l’UFDG qui a décidé, comme beaucoup avant lui, de rouler désormais pour le régime en place ?  Safa Tounkara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est l’un des sept commissaires issus de l’opposition et des quatre désignés par l’UFDG siégeant à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Il ne serait plus en harmonie ni avec sa formation politique d’origine ni avec ses collègues commissaires du même parti qui le verraient désormais comme une peste.

«Nous ne savons pas s’il nous reviendra un jour mais tout porte à croire quand même qu’il est parti de l’autre côté», ironise un responsable de l’UFDG dans un échange avec un journaliste de Guinee114.com. Que le commissaire Safa Tounkara se soit désolidarisé des actions entreprises ces derniers temps par les autres commissaires issus de son parti pour mettre pression sur la CENI et l’exécutif en vue de crédibiliser davantage le processus électoral, ça suscite des interrogations.

Après le scrutin du 18 octobre 2020, l’UFDG annonce une fraude massive, son candidat se proclame vainqueur. Une déclaration signée du vice-président de la CENI, Bano Sow, issu de l’UFDG, pour dénoncer des manquements. Puis, les deux commissaires Marie Héleine et Digo Baldé, pour en rajouter à la longue liste de dénonciations, ont décidé de claquer la porte de la commission de totalisation des votes. A aucune de ces actions de protestation de ses collègues, Safa Tounkara n’a trouvé opportun de  se montrer solidaire.

Contacté par la rédaction de Guinee114.com, le commissaire Safa Tounkara invoque le principe de neutralité lié à la fonction de commissaire à la CENI pour justifier son indifférence face aux multiples actions de protestations. Sur le cas particulier de son refus de boycotter les travaux de totalisation des votes contrairement à ses collègues Marie et Diogo, le commissaire dit n’avoir pas trouvé pertinent d’agir ainsi alors qu’il ne restait pratiquement que trois circonscriptions.

La formation politique dirigée par Cellou dalein Diallo, qui compte des dizaines de morts parmi ses militants et qui crie à un holdup électoral exécuté en partie, selon elle, par la CENI,  n’est pas d’humeur à pardonner à un quelconque acteur du processus électoral ayant participé à ce que le parti qualifie de mascarade. Surtout pas à un commissaire issu de ses rangs. Mais le parti ne pourrait laver « cet affront » que lors de la prochaine restructuration de l’organe électoral.

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Nous y reviendrons !

Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)

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