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Colloque sur l’Eco : Cellou Dalein Diallo émerveille les organisateurs

Comme annoncé par Guinee114.com, Cellou Dalein Diallo a participé par visioconférence ce mercredi au colloque de Lomé sur la future monnaie, l’Eco. Ce colloque a pour thème “Du franc CFA à l’Eco : quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l’Ouest ?”. Le président de l’UFDG a saisi l’occasion pour demander aux organisateurs de mettre à profit la pause imposée par la pandémie de Coronavirus pour réfléchir sereinement sur la faisabilité de cette migration vers l’Eco.

« Je pense qu’il faut profiter de cette pause imposée par la pandémie pour réfléchir, pour envoyer le débat dans l’université parce que le débat est dans la rue depuis fort longtemps. On critique le franc CFA, on essaie de donner les vertus et les avantages de l’Eco sans trop savoir est-ce que c’est faisable, est-ce que c’est efficace par rapport au développement parce que l’objectif c’est de favoriser l’intégration certes, mais de favoriser le développement des pays et la prospérité de notre espace communautaire. Le débat sur le franc CFA est en train d’être dépassé. Le débat à mon avis devait porter sur les conditions à réunir, les contraintes à lever, les critères à remplir pour aller à la monnaie commune dès lors que cette décision politique a été prise et plusieurs échéances ont été programmées sans être tenues. Est-ce qu’on peut les tenir, qu’est-ce qu’il faut réunir pour les tenir ? Je veux que le colloque se consacre à l’identification des coups et des risques attachés à la mise en œuvre des décisions politiques au lieu de chercher à rentrer dans le débat franc CFA », a souligné Cellou Dalein Diallo.

Poursuivant son intervention, l’économiste a fustigé la décision des dirigeants africains concernant la ZMAO (zone monétaire de l’Afrique de l’ouest). Il estime que cette décision n’a pas été bien mûrie.

« La décision a été prise je pense sans études préalables. On s’est jeté à l’eau, on a essayé de voir comment mettre en œuvre, on a créé la ZMAO, on a décliné plusieurs agendas qu’on n’a pas pu respecter. Donc je souhaite qu’on se penche sereinement sur cette décision, sa faisabilité technique et ses avantages économiques et politiques. Essayer de voir qu’est-ce qu’on met en place comme mécanismes pour atténuer les effets négatifs de cette intégration sur le développement de chacun de ces pays », a-t-il proposé.

Pour le leader de l’UFDG, « ce qu’on reproche à la zone CFA, c’est de l’émotion. Ce n’est pas la garantie qui a fait que le CFA est resté crédible. C’est la politique monétaire ». « C’est la politique monétaire qui permet d’avoir une monnaie crédible puisqu’on fait en sorte que la création monétaire soit en rapport avec les réserves de change pour que toutes les demandes générées par la création monétaire en termes d’importation puissent être satisfaites sans marché noir, sans dévaluation. Dans ce cas on a veillé sur la création monétaire pour qu’elle soit toujours en accord avec la possibilité de fournir des devises pour les importations. (…). Il va falloir définir une politique monétaire pour la future banque centrale indépendamment des garanties que la France ou qu’un autre définira. Il faudra qu’il y ait une politique monétaire qui va assurer la cohérence entre la création monétaire et le niveau de réserve de change pour ne pas qu’il y ait une disproportion qui puisse conduire à une dévaluation brutale. (…) Nous sommes dans une phase de transition pour les pays de l’UEMOA. Ils ont commencé à quitter le système CFA pour aller à l’Eco CEDEAO et ils n’y sont pas allés parce que la monnaie CEDEAO n’a pas encore de banque centrale, n’a pas encore défini sa gouvernance au niveau institutionnel, n’a pas défini sa politique monétaire, on a tout simplement dit que le taux d’échange doit être flottants. Flottants par rapport à quoi », a-t-il expliqué durant une quinzaine de minutes.

Ces explications de Cellou Dalein Diallo ont été fortement applaudies par les organisateurs et l’assistance.

Diop Ramatoulaye

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