Conflit domanial: l’aménagement d’un point de regroupement d’ordures bloqué à Sonfonia

Conakry-Dans le cadre de l’amélioration de l’environnement sanitaire et de la qualité de vie des populations de Ratoma, la mise en œuvre d’un projet d’Enabel divise les citoyens de Sonfonia2. La propriété du domaine qui va abriter ce projet est revendiquée par différentes personnes qui disent avoir acquis ces terres depuis 13 ans et avec des «documents légaux».

Cet endroit, autre fois, a servi de dépotoir pour plusieurs quartiers de la zone, selon nos informations. Ce quartier manque de tout, aucune infrastructure publique. Et le  projet d’Enabel qui devait l’être dans l’intérêt de tous les habitants de ce quartier peuplé, ne verra  pas jour pour le moment au lieu préalablement indiqué à la société qui est en charge de la construction des installations.

Le secrétaire général du syndicat de la corporation nationale des syndicats indépendant de Guinée à laquelle la casse est affiliée, donne les raisons pour lesquelles il veut que ce projet se réalise. «Nous nous n’avons pas où mettre les ordures, à la casse ici. Nous ici, quand on casse des véhicules ce n’est pas tout qui nous intéresse. Les plastiques et autres choses inflammables on ne doit pas les jeter. Cela doit être incinéré.  C’est pourquoi on veut que cela soit construit ici», nous confie ce citoyen.

D’autres citoyens sous anonymat abordent dans le même sens. «Si cela se réalise ici, ça va protéger l’environnement parce que c’est ici  que quatre quartiers envoient les ordures », indique un de ces citoyens.

Par contre, Pr Mamadou Lamara Diallo enseignant chercheur et un des propriétaires d’une parcelle dit avoir acquis le domaine comme tout le monde. Et dément la version qui dit que leur domaine était un dépotoir.

«J’ai personnellement une parcelle de 25/16. Depuis 2007 j’ai acheté cela. J’ai une maisonnette inachevée dans le terrain. J’ai acquis ce terrain avec les coutumiers de la famille Soumah. Et Pélé était le chef de quartier d’ici.

Ça n’a jamais été un dépotoir. C’est pourquoi il y a des maisons, bar café et autres. Alors les deux autres dames sont aussi en train de faire quelque chose sur leur lopin de terre. On demande de nous laisser jouir de nos biens pendant cette période-là. Nous sommes allé expliquer à la mairie, y a eu une réunion. De discussion en discussion, on a signifié que le domaine que nous occupons, c’est vrai que nous avons les documents administratif mais nous avons des documents de donation qui datent de longtemps et nous ne sommes pas les seuls intéressés par le lot. C’est un lot qui a une cinquantaine de parcelle. Mais ils nous ont dit à la mairie là-bas de continuer de jouir de nos droits mais de savoir quand l’Etat voudra reprendre ce quartier, il le reprendra. Le chef de quartier nous avons discuté avec lui dès au début. Il nous a dit qu’il ne nous autorise pas de travailler et il ne nous empêche pas. Donc cela ne dépend pas de lui. Et personnellement il m’a dit, ne venez pas chez moi pour ce problème. C’est la mairie qui le gère. Nous avons au tant de droit que de devoir. Nous avons le devoir de préserver ce qui est à préserver. Et nous avons le droit de jouir de ce que nous devons jouir. A date nous pensons jouir de ce qui nous revient mais quand l’Etat va décider autrement, ça va concerner l’ensemble et non nous seul.

Il y a déjà des domaines où Enabel travaille, et on les a montrés d’autres. Et techniquement, les spécialistes ont expliqué qu’il y avait pas de raison particulière qu’on s’acharne sur des individus et de prendre leurs terre alors que y a des possibilités à l’alentour», se défend l’enseignant.

Joint au téléphone par notre rédaction, Cellou Diallo conseillé communal et président de la commission environnement et développement durable, donne la version de son autorité. «Nous avons demandé aux différents chefs de quartiers des Sonfonia. Les trois ont dit que ce n’étaient plus possible. Il y a un des chefs de quartier qui nous a dit qu’il avait un site. Il se trouvait que c’est le site où se trouve le centre de traitement des eaux usées et on ne pouvait pas utilisé pour les déchets solides. Et après il a parlé d’un autre site. On est allé là-bas aussi, il se trouve où y a l’aménagement de l’EDG. La société qui construit là, a dédommagé les familles concernées par le site, mais le reste d’à côté où la société n’a pas occupée, que le chef de quartier A souhaité donner comme site pour l’aménagement. Dès qu’Enabel a commencé à faire des travaux là-bas, (bornages ndlr) les propriétaires sont venus se présenter avec les papiers. On est désolé, on ne peut pas prendre un bien à un particulier quel que soit notre force et l’utiliser comme ça. Surtout on sait que la mairie n’a pas la possibilité de dédommager. Je ne dis pas que c’est un site qui est donné à Enabel. On est avec les partenaires Enabel, le maire a dit clairement puis que ça appartient a des gens de laisser tranquille», a souligné ce conseiller.

Pour sa part, une autre propriétaire, Hadja Diallo joint au téléphone, reconnait tout de même que la casse appartient à l’Etat mais elle souhaite que si ça doit retirer que ça soit pas d’un côté.

«On veut nous exproprier. On n’est pas les seuls là-bas. On ne conteste pas que c’est un domaine de l’Etat qu’on nous a vendu. Et on l’a occupé comme tout le monde et les gens on construit des maisons. Quand l’Etat viendra ramasser toute la zone, on va quitter comme tout le monde», a promis cette dame.

L’enseignant chercheur précise par contre : «nous avons aucun droit, aucune prétention d’aller au-delà de la mairie. Si le chef de quartier avait trouvé la solution on n’allait pas être à la mairie. Enabel est en train de faire une bonne chose mais on ne doit pas brimer des citoyens pour faire des choses.»

Souleymane Bah pour Guinee114.com

627 081 969

Articles similaires