Contreperformance aux impôts: Makhissa brandit les exonérations fiscales comme excuse

Conakry-Quelques semaines après les contrats de performance qu’ils ont ont signés pas sans enthousiasme devant le chef de l’Etat à qui ils ont promis de doubler les recettes, des régies financières sont confrontées à la réalité du terrain. Comment par une baguette magique faire cesser les pratiques habituelles ayant déjà gangréné l’administration publique ? Alors que l’heure à la poursuite des objectifs pour honorer les engagements, des obstacles commencent à être exhibés à certains endroits.  

Lors du conseil de cabinet du ministère du Budget lundi, 29 mars 2021, le directeur national des impôts, apparemment préoccupé par cet engagement à honorer, n’a pas manqué d’en parler en présence de son ministre et d’autres cadres du département. Selon nos informations, Aboubacar Makhissa Camara a pointé du doigt les exonérations fiscales accordées par l’Etat guinéen. Des exonérations qu’il présente déjà comme étant des handicaps à la mobilisation des recettes.

Quelle est l’opportunité pour le directeur national des impôts  d’évoquer cette situation maintenant ? Est-ce pour emmener sa hiérarchie à adhérer à une volonté d’entreprendre des mesures de suspension ou d’annulation de certaines exonérations au moment où les entreprises sont confrontées aux conséquences du coronavirus ? Ou alors des excuses anticipées afin de s’en servir le moment très attendu des évaluations à mi-parcours.

Dans sa politique de gouverner autrement qu’il ne cesse de prôner depuis son investiture pour un troisième mandat contesté par une partie de l’opposition, le président Alpha Condé a fait signer par des responsables de régies financières deux contrats dont l’un porte sur le doublement des recettes. Le locataire de Sékoutourea dit vouloir mettre fin à la corruption et augmenter la mobilisation des ressources intérieures afin de limiter la dépendance de son pays à l’aide internationale.  Parmi ces régies financières, il y a la direction nationale des impôts où, selon Alpha Condé, des zones d’ombre existent autour de certaines taxes notamment celles devant être payées par les sociétés minières.

Mais avant le chef de l’Etat, c’est à l’Assemblée nationale d’abord que les députés ont relevé des soupçons et demandé à l’administration fiscale d’aller au-delà des objectifs qui lui sont assignés dans le projet de loi de finances. Ce que la représentation nationale et le président de la République mettent ainsi en évidence, c’est qu’il y a des soupçon de détournement et un manque évident de performance dans la mobilisation des recettes avec un taux de pression fiscale de seulement environ 13%, largement au dessous de la moyenne sous-régionale.

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Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)

622 10 43 78

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