L’ordre des avocats, une force de pression que l’exécutif ne doit et ne peut négliger, se fera entendre ce mercredi, 30 mars 2022. Une sortie consécutive au bras de fer en cours entre le colonel Balla Samoura, Haut commandant de la gendarmerie nationale (suspendu) et le procureur général près la cour d’appel de Conakry, Charles Wright (suspendu aussi).
Au deuxième jour de la guerre des ondes entre les deux hautes personnalités, chacun a été suspendu par sa hiérarchie. Le colonel Balla par le ministre délégué à la Défense pour avoir parlé à la radio sans autorisation préalable, Charles Wright par le ministre de la Justice pour faut d’indiscipline dit-on. Des mesures administratives qui pourraient s’aggraver pour chacun des deux.
Le ministère de la Justice a annoncé une saisine du conseil supérieur de la magistrature. Cet organe pourrait dont sceller le sort du procureur Charles Wright. C’est aussi dire qu’il y a de fortes chances que le procureur courageux ne tombe pas, qu’il soit réhabilité par le conseil supérieur de la magistrature et, par-dessus tout, par le président de la transition. Si en tout cas, Mamadi Doumbouya veut que les Guinéens croient encore à son slogan de justice boussole. Si Balla Samoura triomphe dans ça, les conséquences seraient catastrophiques.
C’est pour cet enjeu que l’ordre des avocats, par principe, ne devrait emprunter un autre chemin que celui de se ranger du côté du procureur Charles Wright, du côté de la vérité. Si Charles tombe, ce serait un mauvais précèdent pour tout l’appareil judiciaire. C’est donc une obligation pour tout républicain de s’offrir en obstacle afin d’empêcher un limogeage du Charles Wright dans le duel en cours entre lui et un officier qui substitue à la justice, fait entorse à la procédure et tombe à bras raccourcis sur tout le monde avec comme victimes principales, les anciens hauts cadres dont le seul crime a été de servir la Guinée auprès d’Alpha Condé.
Les hommes en robe, sentinelles de l’Etat de droit et ses fondamentaux dont le respect des procédures judiciaires, pourraient logiquement prendre position en faveur du procureur qui a osé dire haut ce que beaucoup disent très bas et qui constitue une mauvaise image de la justice: les agissements du tout-puissant Balla Samoura. Il devraient user de tout leur poids que la société leur reconnait pour être du bon côté.
Lorsque le procureur s’oppose à un homme présenté comme étant membre du CNRD pour défendre la procédure, il prend beaucoup de risque et le fait au nom de tous et pour tous : l’ordre des avocats en premier. Soutenir donc Charles Wright dans ces circonstances où il n’est le pas favori dans le rapport de force, serait donc un combat vital pour tous : avocats, magistrats, l’Etat, justiciables…
Nous attendons la position du colonel Mamadi Doumbouya, garant du fonctionnement des institutions. L’opinion publique n’arrête pas de vouloir connaitre la position du Premier ministre et de son gouvernement. Et l’association des magistrats dans tout ça ? Même s’ils ne disent rien, le sort qui sera réservé à Charles Wright sera plus éloquent que tout pour nous dire s’ils tiennent encore à la justice, à la loi et aux bonnes pratiques. L’association des magistrats se discréditerait davantage si elle répète la même passivité dont elle a fait preuve en manquant de soutenir feu Kéléfa Sall.
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Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)n
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