«C’est autour du tô que certaines intentions sont dévoilées», selon une parole de sagesse rependue en Haute Guinée. En affirmant dimanche, 13 novembre à la télévision nationale, devant des officiers militaires que «personne ne sera à un poste plus de trois ans», le président-colonel Mamadi Doumbouya laisse une certaine opinion percevoir un désir chez lui d’une transition d’une durée d’au moins trois ans. Scandale !
Malgré la pression de la CEDEAO et les demandes incessantes à l’interne, la durée de la transition demeure parm les nombreux mythes entretenus par le colonel Mamadi Doumbouya depuis qu’il a renversé Alpha Condé au petit matin du 05 septembre 2021. Le paradoxe découlant du maintien de ce flou suspect et son engagement de soldat à ne pas confisquer le pouvoir qu’il a arraché, n’a jamais cessé d’intriguer et d’agrandir les rangs des pessimistes et autres personnes déçues. Et, à mesure que les jours se succèdent, qu’on analyse certaines de ses actions et qu’on écoute ses nombreuses prises de parole, l’euphorie suscitée par le colonel Doumbouya le 05 septembre et les jours qui ont suivi, retombe et laisse place à la crainte d’assister à une nouvelle confiscation du pouvoir du peuple. Désenchantement !
Le flou suspect autour de la question cruciale du délai est visible partout, y compris dans la charte de la transition. Dedans, à propos de la durée, la junte s’est bornée a dire que celle-ci sera décidée de commun accord avec les forces vives de la nation. Mais quand ? Personne ne sait. Deux mois après, en plus du tâtonnement dans la mise en place des organes de la transition, la classe politique se plaint d’absence de la moindre passerelle de dialogue avec le CNRD et son premier responsable. Mamadi Doumbouya nomme et dégomme comme bon le semble, il gouverne le pays à coups de décrets et de communiqués.
C’est dans ce contexte d’absence de dialogue et de cette sorte de pouvoir absolu que le président de la transition prononce un discours dans lequel une certaine durée a glissé. Même si cette durée concerne, apparemment, les officiers militaires à leurs postes respectifs, même si, au nom du principe de continuité de l’Etat, Mamadi Doumbouya envisageait ainsi une réforme dont l’application s’étendra au-delà du temps de la transition qu’il dirige, on ne peut pas refuser que certains soupçonnent une intention du sa part de garder les manettes durant trois ans voire plus.
La classe politique dont la majeure partie table déjà sur une transition de deux ans au maximum, et tous ceux qui ont applaudi le coup d’Etat perpétré le 05 septembre parce qu’ils ont cru à la promesse de ne pas confisquer le pouvoir, n’auraient pas tort de de demander au colonel Mamadi Doumbouya qu’il donne des explications sur ses propos controversés sur la toile. Acculés de toute part à propos de cette question légitime de durée, le CNRD et son président ont intérêt à instaurer un climat de confiance entre eux et les différentes parties prenantes.
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Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
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