,

Exploitation artisanale du diamant et de l’or à Macenta, Kérouané et Forécariah: le CECIDE-Guinée et AMINES rendent officiel leur rapport

Dans le but de mieux cerner les impacts sur les bénéfices des communautés riveraines de l’activité extractive du diamant et la vulnérabilité des exploitations artisanales dans le centre de l’exploitation minière artisanale à petite échelle, un atelier s’est ouvert ce lundi 09 Août 2022 à Conakry. Il est organisé par le Centre du Commerce International pour le Développement CECIDE et l’ONG Action Mines Guinée (AMINES) en collaboration avec le GRPIE (Côte-D’Ivoire), le GREEN AVOCATES (Liberia) et le NMJD (Sierra-Leone) sur financement de l’Union Européenne (UE) à travers IPIS Belgique.

Parlant des objectifs de cette rencontre, le coordinateur du programme « Mminéraux de développement et exploitation artisanale avec suivi du système du processus de Kimberley » de l’ONG CECIDE, Mamadou Diaby, dira que  »cette rencontre tripartite vise la relance des activités du comité national sur le processus de Kimberley. Mener un plaidoyer pour la prise en compte effective des recommandations des études réalisées par le CECIDE et AMINES afin d’améliorer la gouvernance du secteur du diamant en Guinée. Susciter l’implication effective des membres du comité national du processus de Kimberley dans la mise en œuvre des recommandations issues des études menées… promouvoir la prise en compte des recommandations des études par le gouvernement à savoir les ministères des Mines et de la Géologie, de l’Administration du territoire et de la décentralisation et celui de l’Environnement et du développement durable et la vulgarisation des recommandations des études auprès des autorités locales et des communautés des préfectures de Macenta et de Kérouané ».

Expliquant le contenu du rapport présenté au cours de cet atelier, Mamadou Diaby fait savoir par ailleurs que plusieurs anomalies ont été rencontrées. C’est le cas notamment de la faible rémunération des femmes, l’inexploitation des terres à cause de l’activité artisanale et autres.

 »Les  activités des femmes, de par leur activité journalière à faible rémunération, sont considérées comme un simple prolongement de leurs tâches ménagères et non comme des activités économiques nécessitant un capital devant leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie. Au-delà de leurs différentes activités sur les sites miniers, les femmes travaillent concomitamment dans les jardins potagers afin de subvenir à leurs besoins. Malgré cette double activité de jardinage et de travail minier, elles ont du mal à faire face à leurs différents problèmes économiques… Un accès très faible à l’information, ce qui ne favorise pas l’identification des créneaux économiques porteurs, des coûts, des risques et des bénéfices, des possibilités de financement et des techniques et savoir-faire permettant d’améliorer leur productivité. Par ailleurs, l’étude a révélé que l’exploitation artisanale du diamant a rendu beaucoup de terres inexploitables. En effet, après l’exploitation, aucune politique de réaménagement n’est mise en place, ce qui explique la paupérisation des habitants autochtones. Ceux-ci ne peuvent plus exploiter ces domaines qui se trouvent dans un état de dégradation poussée empêchant ainsi la réussite de toute culture ».

C’est pourquoi, ajoute le coordinateur du programme minéraux de développement de l’ONG CECIDE Diaby Mamadou, pour pallier ces anomalies, des recommandations ont été formulées à l’ensemble des acteurs évoluant dans ce secteur notamment les autorités administratives. Il s’agit entre autres de : renforcer la résilience des communautés face à la baisse de la production du diamant constatée depuis quelques années .Assurer la recherche pour avoir des données géologiques précises afin de permettre aux mineurs de maximiser les bénéfices des exploitants et les communautés en général…mettre en place un système de financement adapté au secteur artisanal du diamant. La vulgarisation, la formation et la sensibilisation des communautés sur les textes règlementaires sur l’exploitation artisanale et le suivi de l’application. Poursuivre la réforme entamée dans le ministère des mines et de la géologie, l’exploitation artisanale en général et le secteur du diamant en particulier ».

L’association professionnelle de l’or et de diamant, par la voix de son représentant,  Cheick Bandjan Kourouma, espère que cette rencontre qui permet de trouver des solutions aux problèmes qui minent ce domaine.  »Nous restons optimistes que la rencontre va trouver une solution par rapport à notre secteur parce qu’aujourd’hui notre secteur est confronté à d’énormes difficultés. Nous repartons dans l’espoir que des solutions seront trouvées à tous les problèmes qui assaillent l’évolution de nos activités », dit-il.

Pour sa part, le secrétaire permanent du processus de Kimberley, Ibrahima Diallo, a laissé entendre que  la production artisanale a fortement baissé. Une baisse qui s’explique selon lui par les effets de la covid-19 qui a négativement impacté l’artisanat minier ces deux dernières années avant d’annoncer les dispositions prises pour la relance de ce sous-secteur en Guinée.

 »Pour la relance du secteur, nous avons un projet avec la Banque mondiale qui va concerner la République de Guinée, la Sierra-Léone. C’est un projet acté lors de la dernière intercession du PK tenue à Kasane (au Botswana). Avec ce projet, notre pays va bénéficier d’un projet pilote dont l’objectif est la relance de la production diamantifère », a-t-il annoncé

Alpha Barry

Articles similaires