Fermeture des points de vente de médicaments non autorisés: Colère et inquiétude chez les vendeurs

Des débordements pourraient conduire à des cas de morts dans certaines structures sanitaires du pays dans les prochains jours. C’est en tout cas l’alerte donnée par plusieurs vendeurs de produits pharmaceutiques, si le communiqué du procureur spécial de la CRIEF (cour de répression des infractions économiques et financières) ordonnant la fermeture des points de vente de produits de santé non autorisés devait être appliqué à partir de ce jeudi 15 septembre. 

Des vendeurs interrogés par notre rédaction ce mercredi 14 septembre 2022 ne cachent pas leur crainte et indignation par rapport aux éventuelles conséquences de cette décision sur le terrain. Plusieurs d’entre eux invitent les autorités, au plus haut niveau, à comprendre le vide qu’ils comblent dans le pays profond.
 
“Aujourd’hui on nous demande de fermer, mais monsieur le journaliste vous n’êtes pas sans savoir que rare sont des préfectures de l’intérieur du pays où vous pouvez trouver une ou deux pharmacies. Dites-moi comment les citoyens de ces villes pourront trouver les produits ? C’est la grosse question. Nous ne sommes pas contre la professionnalisation de ce secteur, mais nous demandons à l’état de nous accorder un délai supplémentaire de six mois afin de nous permettre découler nos produits”, plaidé Mamady Kaba interrogé au marché de Taouyah.
 
“Je pense que prendre une telle mesure sans doter les préfectures et sous préfectures en produits pharmacies modernes c’est mettre la charrue avant les bœufs. Nous ne savons plus que faire aujourd’hui parce que nous avons énormément mis de l’argent. Je pense que le délai de deux semaines donné par les autorités est vraiment court. Hormis ce délai, lorsque je prend la ville de Tougué c’est un seul jeune qui ravitaille plusieurs sous préfectures de la zone. Même réalité à Dinguiraye, Dabola et Forécariah. Pour finir, je voudrais quand même dire que ces pharmaciens et nous prenons tous les produits chez les mêmes grossistes. Je me demande pourquoi ce traitement de faveur”, nous également confié Alhassane Bah rencontré au marché d’Entag.
 
“Mon frère, ce problème c’est un faux débat. C’est juste une guerre d’intérêt dans l’optique de sauvegarder les intérêts d’un groupe minoritaire qu’on appelle pharmacien à notre  détriment majoritaire. Je voudrais inviter le colonel président à comprendre le piège qui se cache derrière cette démarche. Ils sont détenteurs de la puissance publique, nous pouvons fermer même aujourd’hui, mais nous devons tous penser aux conséquences d’une telle décision avant de la prendre”, a tenu à faire savoir un autre vendeur sous anonymat.
 
Dans l’ensemble des trois marchés visités une inquiétude totale règne partout. Par peur de représailles plusieurs n’ont d’ailleurs pas accepté de prendre la parole. A la question de savoir s’ils ouvriront demain ? Difficile d’obtenir une réponse.
 
Pour rappel, lors du récent débrayage des vendeurs des produits pharmaceutiques au marché Madina, une crise totale de produits de santé s’est emparée de plusieurs localités provoquant des cas de morts. 
 
Dossier à suivre.
 
MLamine

Articles similaires