Face à Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo a-t-il le dos au mur ? C’est du moins l’impression donnée ce jeudi 12 août 2021 par le président de l’UFDG qui combat le régime d’Alpha Condé depuis 2010. C’était au cours d’un entretien qu’il a accordé à Fim FM.
«On n’a même pas les moyens de faire obstacle aux décisions du pouvoir. On est tous privé de nos droits et libertés les plus élémentaires, moi, mon épouse. Plus de 85 de nos militants sont incarcérés. On n’a pas, à l’heure actuelle, les moyens d’empêcher Alpha Condé de faire de nous des prisonniers politiques», a déclaré Cellou Dalein Diallo pendant que nombre de ses irréductibles lui demandent de fixer une date pour la reprise des manifestations de rue afin de réclamer la libération des opposants incarcérés.
« …il n’y a pas de date pour le moment, on est en train de préparer », a-t-il répondu à un de ses militants après avoir précisé que « la constitution de la République octroie le droit aux associations de parti politique de manifester dans les rues et sur les places publiques ». Sauf que, d’après lui : « Maintenant c’est devenu la boucherie ». D’où la nécessité, ajoutera-t-il de « sécuriser les manifestations pour empêcher les agents des forces de défense et de sécurité de faire usage de leurs armes à feu ».
« Il faut qu’on prenne toutes les dispositions pour que la loi puisse être respectée. Il est hors de question qu’on renonce au droit de manifester », a martelé celui qui est également le président de l’ANAD.
Certes la manifestation est un droit constitutionnel. Et comme il l’affirme, en tant qu’acteur politique, il n’est pas question de s’en remettre à Dieu et laisser la dictature s’installer. Mais avec plus de deux cents morts et de nombreuses arrestations dans ses rangs suite à des manifestations de rue, le leader de l’UFDG est-il prêt à prendre le risque d’appeler à de nouvelles manifestations qui pourraient se transformer en de violents affrontements ? Surtout qu’il est confronté, de plus en plus, aux accusations de certains Guinéens qui soutiennent qu’il freine le développement du pays par ses manifestations ?
Attendons de voir.
GS
