INSE de Donka: un père raconte comment il a perdu son bébé prématuré 

Julien K Mami et son épouse Eugénie Koïvogui attendaient leur tout premier garçon qu’ils ont malheureusement perdu à l’Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant de l’hôpital national Donka.

Une journaliste de Guinee114.com a rencontré ce père « perdu » qui a raconté avec émotion comment il a perdu son petit ange. Entouré de sa femme et de ses frères dans un salon qui ne désemplit pas de visiteurs qui viennent compatir à la douleur du jeune couple, Julien K. peine à trouver les mots qui conviennent pour décrire sa mésaventure. Il pointe du doigt le manque d’une bonne prise en charge à l’INSE.
« Une femme qui tombe enceinte et accouche après sept mois d’un prématuré qui se porte à merveille et on court vers l’Institut de Nutrition et Santé de l’Enfant (INSE) de l’hôpital national Donka parce qu’apparemment c’est le seul centre agréé dans le pays, chose qui est un peu dommage. Dans le centre la prise en charge laisse à désirer. Ma femme a accouché dans une clinique privée. Nous sommes arrivés à Donka à trois heures du matin. On arrive les médecins commencent par peser l’enfant. Ils confirment le poids (1,3kg). Ils scannent l’enfant qui affiche quand même des statistiques satisfaisantes en tant que père de famille et ils ne soulignent qu’une hypothermie. Mais malgré cela, ils ne couchent pas l’enfant dans une couveuse  ils couchent l’enfant  à l’aire libre. Ils  ont fabriqué des sortes de berceuses avec du bois où sont exposés tous les enfants qui sont là-bas. Il y a de la fraîcheur, de la poussière… mon petit ange qui devait passer un très bon séjour dans une couveuse ne le fait pas, parce qu’on se rend compte très vite qu’il n’y a qu’une seule couveuse dans le centre. C’est vraiment une triste réalité. C’est dans cette couveuse que les enfants font la rotation tous les jours, alors qu’il y a des dizaines de femmes qui arrivent tous les jours avec des enfants qui sont dans des situations déplorables. C’est quand ma mère a insisté, que les médecins l’ont placé dans la couveuse et il ne va pas rester 48 heures dedans, prétextant que tout va bien…Mon enfant a aussi subi un manque de vaccin alors que les autres enfants en bénéficiaient. C’est ma mère qui l’a découvert et qui a attiré mon attention », a t-il expliqué.
Cette triste situation va conduire à la perte du premier geste du couple Mami.
« Ce qui devrait arriver arriva. Par pas mal de choses qui se sont passées sur place, nous avons malheureusement perdu notre ange. Assez d’insalubrité, langage déplacé envers les parents qui viennent, des médecins qui donnent des conclusions différentes de leurs collègues, des mères de famille qui passent la nuit sous un hangar délabré sans toiture avec la pluie et les moustiques. Quand un médecin vous dit que votre enfant se porte bien et que vous allez bientôt sortir, d’autres viennent vous dire qu’il faut faire une perfusion à votre enfant, c’est des petites incohérences mais que je prenais toujours la peine de signaler au responsable dudit centre. Mais le malheur dans notre société, c’est qu’on  a beau vouloir être bon, mais on a toujours en bas de l’échelle des personnes qui essaient de montrer leur côté cruel et c’est malheureusement ce que nous avons vécu. Ce qui est paradoxal, c’est que la situation continue aujourd’hui parce qu’il y a des personnes qui sont sur place avec qui nous avions tissé des relations et avec qui nous échangeons tous les jours, qui ne nous disent pas des choses reluisantes » , a-t-il ajouté.
Pour enrayer ce phénomène de perte d’enfants à l’Institut de Nutrition de Donka, Julien K. Mami lance un appel aux bonnes volontés pour équiper l’institut de couveuses.
« Ce qu’il faut comprendre c’est que ce n’est pas le premier, ni le dernier cas. Il faut aujourd’hui que des personnes de bonnes volontés, des organisations internationales contribuent pour acheter des couveuses pour Donka. Il n’y a pas de couveuses à la nutrition de Donka. Ceux qui disent qu’il y a un pléthore de couveuses à Donka, je suis désolé ce n’est pas vrai. Il n’y a qu’un seule couveuse à Donka. Nous voulons lancer une action désormais pour avoir  une couveuse pour chaque bébé à Donka », a promis le jeune homme.
Diop Ramatoulaye 
666751610

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