Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose : le Centre Médical S.O.S Drepano de Guinée organise des dépistages à coût réduit

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose célébrée samedi, 19 juin 2020, le Centre Médical S.O.S Drepano de Guinée situé à Nongo dans la Commune de Ratoma a procédé à des dépistages à coût réduit de 150 000 GNF à 100.000 GNF, exceptionnellement.

Selon Docteur Mamady Dramé, directeur et fondateur dudit centre, la drépanocytose est une maladie à vie. Mais il rassure qu’il y a des traitements et des suivis réguliers qui peuvent être apportés aux malades.

« La drépanocytose est une maladie des globules rouges du sang. Une maladie due à une anomalie de l’hémoglobine des globules rouges qui au lieu d’avoir une forme arrondie a une forme en fossile ou en banane. C’est une maladie héréditaire, donc qui se transmet de parents à enfants. Une maladie qui a pour manifestation le manque de sang, une destruction rapide des globules rouges par un défaut au niveau de la membrane des globules rouges qui est très fragile et qui se traduit par une fuite, des anémies très fréquentes, chroniques mais parfois aiguës. Qui se traduit aussi par des douleurs osseuses, des douleurs musculaires, des douleurs viscérales, des douleurs à tous les niveaux du corps.

Ces douleurs sont dues à la privation de ses organes en oxygène. En oxygène parce que cet oxygène est distribué par les globules rouges qui n’arrive pas à fixer suffisamment d’oxygène pour transporter librement cet oxygène aux organes. Les organes aussi qui souffrent, qui ne reçoivent pas d’oxygène qu’il faut pour leur fonctionnement, vont avoir de la douleur et aussi du défaut de fonctionnement de ses organes », a expliqué Dr Mamady Dramé.

En ce qui concerne le mode transmission, il a précisé que ça peut se faire d’un seul parent à l’enfant et dans ce cas l’enfant est un porteur saint. Donc il ne manifeste pas la maladie. Il est comme ce parent-là. Donc il peut vivre normalement. Quand l’enfant reçoit des deux parents de gènes anormaux, c’est lui qui va tomber malade et il aura des complications.

Maïmouna Diallo, drépanocytaire âgée de 30 ans, nous a raconté ses moments difficiles. « Depuis 2016, je viens dans cette clinique. Je suis mes traitements ici avec Dr Dramé. À l’âge 4 ans, j’ai su que je suis drépanocytaire SS. Comme avant il n’y avait pas de dépistage pour savoir si nos parents ont ça ou pas. Mais finalement j’ai compris que mes deux parents ont ça mais c’est à la dernière minute que je l’ai su. Parce qu’il n’y avait pas de dépistage, il n’y avait pas de conseil. C’est après le décès de mes parents j’ai compris peut-être c’est ça qui les a tués. Quand la crise vient de fois ça commence au dos, de fois aux pieds, maux de tête. Donc c’est comme ça. Quand j’ai mal je ne fais que pleurer parce qu’on ne peut pas vraiment qualifier cette douleur », nous a confié Maïmouna Diallo avant de demander à l’Etat, particulièrement au Président de la République, de penser aux porteurs de cette maladie comme les autres malades.

Mamadou Aliou Barry, professeur de physique dans une école de la capitale et père d’un bébé drépanocytaire s’est aussi confié à nous.

« Ce qui m’amène aujourd’hui ici au centre drepano de Nongo c’est le fait que mon enfant est porteur de drépanocytose. Donc raison pour laquelle je suis venu pour son suivi. Ça été révélé le mois passé », a-t-il mentionné.

 

 

À rappeler que le Centre médical S.O.S drepano Guinée est le seul dans toute la Guinée où près de 2 millions de malades sont suivis par an.

Mamadou Macka Diallo

666 660 366

Articles similaires