La Guinée tolérée encore par la CEDEAO: « Il faut aussi saluer l’écoute…de l’équipe sortante » (porte-parole du gouvernement)

Le sommet des chefs d’États de la CEDEAO (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) sur les transitions au Mali, en Guinée et au Burkina Faso qui a eu lieu à Accra (Ghana) a permis de débloquer certaines situations. 

 
Concernant la Guinée, un nouveau sursis lui est accordé par l’organisation ouest africaine. Toutefois on peut noter, après ce sommet extraordinaire, le rejet des 36 mois adoptés par le CNT comme durée de la transition et la désignation d’un nouveau médiateur après la démission de Mohamed Ibn Chambas. 
 
Invité  de nos confrères de Fim FM ce lundi, 4 juillet 2022, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, par ailleurs ministre de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire a donné son avis. 
 
« Disons que nous nous avons noté cette résolution du conseil des chefs d’États de la CEDEAO en mettant en avant l’idée que lorsqu’on se donne les moyens de faire de la pédagogie d’entretenir le dialogue avec ces instances-là, la compréhension des uns et des autres s’accroît et ça permet de dissiper les malentendus et c’est ce que le gouvernement a fait. C’est important de poursuivre ce travail d’explication, de transparence. C’est ce qu’on vient de faire et je pense que cela a permis de dissiper les choses. Il faut aussi saluer quand même l’écoute, l’attention et la responsabilité de l’équipe sortante. Le Président Ghanéen a été systématiquement à notre écoute et a pu permettre aussi d’avoir une meilleure compréhension du contexte guinéen. Et je pense que dans la résolution s’il y a quelque chose qu’il faut noter, c’est la prise en compte des spécificités de chaque pays dans la distribution des résolutions des chefs d’États et çà, c’est quelque chose d’important et c’est quelque chose que nous avions souhaité, cela a été entendu et c’est une bonne chose », a analysé Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement. 
 
 
Le ministre porte-parole du gouvernement guinéen a aussi rappelé ce qui a pesé en faveur  de la Guinée tout en annonçant qu’ils vont « travailler sur le contenu de la durée » qui est rejetée par l’organisation sous régionale. « D’abord, c’est l’humilité et le maintien du dialogue. Le chef de l’État a maintenu et entretenu le dialogue avec les pairs de la CEDEAO. Et aussi le travail du ministre des affaires étrangères et du chef de gouvernement qui, chacun en ce qui lui concerne se sont donnés les moyens de faire de la pédagogie, d’expliquer, d’apporter de l’éclaircissement là où persistait encore des suspicions et des doutes. Cela a permis d’avancer sur ça. Et c’est ce travail qui va se poursuivre pour le dernier point restant et qui nécessite encore des explications. Donc, nous allons travailler sur ça, sur le contenu notamment de la durée je pense que c’est fondamental », a-t-il mentionné.
Le ministre Ousmane Gaoual Diallo a donné aussi des explications par rapport à la désignation d’un nouveau médiateur, en la personne de Thomas Boni Yayi, ancien président du Bénin, 
 
 
« La Guinée ne concède pas de l’arrivée de Yayi Boni ou bien ne se réjouit pas de la démission de Monsieur Chambas. D’abord, parce que nous n’avons jamais cristallisé, personnalisé notre position. La lettre qui avait été envoyée par le CNRD ne parle pas de Monsieur Chambas. Ce que nous avions mis en avant à l’époque, c’était que la CEDEAO laisse la chance aux Guinéens de s’asseoir autour de la table et de développer cette culture du compromis et du dialogue pour apporter des solutions aux problèmes qui les touchent…. et que la crise n’était pas au point de justifier l’envoi d’un médiateur. Je pense que le fait que les acteurs politiques aient accepté de se mettre autour de la table n’est pas étranger à cette position de la CEDEAO. Ça veut dire qu’ils encouragent quand même les Guinéens à se mettre autour de la table en toute responsabilité et d’essayer de trouver des solutions et c’est cela qui est important », a-t-il expliqué.
 
 
À noter que le prochain sommet pourrait se tenir dans un mois. Il reste à savoir maintenant si le CNRD et le gouvernement se plieront aux exigences de la CEDEAO pour revoir surtout la durée de la transition. 
 
Mamadou Macka Diallo 
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