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Poursuites contre Ousmane Gaoual et autres: les avocats de la défense relèvent des vices de procédure

Le collectif des avocats de la défense de l’UFDG, principal parti d’opposition guinéenne, était face à la presse ce jeudi 19 novembre à Conakry. Objectif, faire le point de l’évolution des dossiers concernant Ousmane Gaoual Diallo, Ibrahima Chérif Bah Étienne Soropogui Cellou Baldé et Abdoulaye Bah, tous responsables du parti de Cellou Dalein Diallo.

À cette occasion, les avocats ont signalé des dysfonctionnements dans ces différents dossiers. « En effet, dans sa déclaration radiotélévisée, le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Dixinn a soutenu qu’Ousmane Gaoual DIALLO, Etienne SOROPOGUI, Cellou BALDE, Ibrahima Chérif BAH et Abdoulaye BAH « sont activement recherchés ». Or, ce sont des personnes dont les domiciles sont connus et qui n’avaient reçu aucune convocation. Cette déclaration du chef du parquet de Dixinn n’avait d’autre but que de les diaboliser et de justifier éventuellement leur arrestation violente. Par ailleurs, les convocations qui leur ont été adressées n’indiquaient pas les motifs pour lesquels ils sont actuellement poursuivis, ce en violation des dispositions de l’article 82 du Code de procédure pénale. De la même manière, les enquêteurs ont foulé aux pieds les dispositions de l’article 1257 du Code de procédure pénale relatives au droit à l’information de la personne mise en cause. En outre, les règles relatives à la garde à vue n’ont pas été observées. Plus grave, la police judiciaire, avant de présenter les mis en cause au magistrat instructeur, les a photographiés individuellement en les obligeant à tenir une ardoise sur laquelle on pouvait lire le nom de l’intéressé et la mention « COMPLOT ». En plus de la violation manifeste de leur droit à la présomption d’innocence, cet acte qui rappelle un passé sombre était destiné à humilier et à saper le moral des intéressés. Il traduit aussi la haine et le zèle de certains enquêteurs à leur endroit », a dénoncé le collectif d’avocat

Selon ce collectif, les questions posées à leur client n’avaient aucun lien avec les infractions citées dans le dossier. Contrairement aux faits de fabrication, détention et usage d’armes légères et d’armes de guerre, les opposants ont été interrogés sur des déclarations qu’ils auraient tenues avant, pendant et après l’élection présidentielle du 18 octobre.

« En réalité, cette procédure qui ne repose sur aucun élément tangible, vise tout simplement à détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale sur de graves crimes commis sur des citoyens après le scrutin du 18 octobre 2020, à affaiblir, voire anéantir l’opposition politique en intimidant ses leaders et en entravant leurs activités sur le terrain », a ajouté  le collectif.

A sa tête Maître Mohamed Traoré, ancien bâtonnier, ce collectif d’avocats compte se battre par tous les moyens légaux pour démontrer l’innocence de ses clients devant les différents tribunaux.

Diop Ramatoulaye

666751610

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