Pricemou et presse privée: une dynamique mise en danger…

Le samedi 20 août 2022, à la surprise quasi-générale, au lieu d’un véritable remaniement gouvernemental que beaucoup espéraient en raison de la lassitude consécutive à un malaise social doublé d’une crise politique de plus en plus profonde, le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, a plutôt procédé à un jeu de chaises musicales. Ainsi, le ministre du Budget est allé aux Finances, celui des Finances au Budget. La ministre des Télécoms nommée à la place de sa collègue en charge de l’Information et de la Communication alors que cette dernière, Rose Pola Pricemou, est envoyée à la tête du ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME dont l’occupant est propulsé Premier Ministre.

Avant de découvrir celle à qui Rose Pola Pricemou transmettra les jours-ci le flambeau du ministère de l’Information et de la Communication, à savoir Mme Aminata Kaba, la presse privée peut bien se poser des questions sur le maintien de la dynamique enclanchée par le trio Rose-Thianguel-Adèle sur beaucoup de chantiers qui devraient être achevés avant la fin de la transition en cours. Une bonne dynamique que nous risquons de perdre.

Adaptation de la loi sur la Liberté de la presse et celle sur l’organisation et le fonctionnement de la Haute Autorité de la Communication (HAC) aux réalités du moment, l’opérationnalisation du Fonds de développement des médias (Fadem), l’équipement de la maison de la presse de Guinée mise à disposition par le CNRD…

Rose Paula Pricemou était aussi engagée à promouvoir l’établissement d’une convention collective des journalistes. Au moins deux rencontres ont eu lieu dans ce sens, regroupant dans les locaux du département, le cabinet de la ministre et les associations de presse. La dernière réunion a été présidée par la ministre herself. Ce chantier, quoique rendu encore plus difficile ces derniers jours par une dégradation des relations entre les entités impliquées, devrait être mené à terme pour le bonheur de la presse privée.

Un dialogue quasi permanent s’était établi entre le ministère et les acteurs de la presse privée au point que lors d’une rencontre avec la désormais ancienne ministre de l’Information et de la Communication, un acteur non des moindre l’a particulièrement félicitée pour avoir fait du département un ministère de toute la presse alors que jusque-là le ministère de l’Information et de la Communication était perçu comme étant le ministère de la RTG.

La ministre sortante était si déterminée à laisser des traces que certaines de ses actions, quoique salvatrices, ont été quelque part, précipitée sinon pas entourées de toutes les précautions qu’il fallait. C’est notamment le cas de la mise à disposition de maisons de la presse dans certaines villes de l’intérieur du pays. Les Clefs de ces infrastructures ont été remises par Rose Paula Pricemou à des entités qui sont loin d’être représentatives de la corporation. Ce ne sont pas en tout cas les véritables interlocuteurs de l’Etat que sont les six (6) organisations professionnelles de presse à savoir le REMIGUI, l’AGUIPEL, l’AGEPI, l’URTELGUI, l’UFSIG et l’UPLG. La nouvelle ministre pourrait donc rectifier cette erreur.

Une femme est partie, une femme est venue ! La presse privée observe Mme Aminata Kaba est fonde l’espoir qu’elle pourra faire mieux en commençant par la poursuite des chantiers cités ci-haut.

Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)

622 10 43 78

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