,

ZLECAF-Contradiction entre Tibou et Kassory: le gouverneur de la BCRG tranche

Depuis le 1er janvier 2021, la ZLECAF, Zone de libre-échange continentale africaine, est entrée en vigueur pour faciliter les échanges entre les pays du continent. L’impréparation de la Guinée à être dans cet espace a provoqué une polémique née d’une contradiction en public entre le Premier ministre Kassory Fofana et son ministre de l’Industrie et des PM, Tibou Kamara. Le second défendant que la Guinée est prête à être dans la ZLECAF, le premier soutenant le contraire.  Quelques jours après, le 30 décembre 2020, le ministre de l’Economie et des Finances, le ministre du Budget et le gouverneur de la Banque centrale, étaient devant les députés pour le vote de la loi de finances initiale 2021. A cette occasion, des explications ont été données autour de la ZLECAF afin de clarifier les choses pour les députés.

Voici les explications de Lounceny Nabé, gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée.

La ZLECAF est déjà entrée en vigueur parce qu’au moins 22 instruments de ratification de la part de 22 pays ont été déposés. La ZLECAF, ainsi rendue opérationnelle, a constitué quand même des étapes de libéralisation des échanges dès janvier 2021, c’es-à-dire dans deux jours. En principe,  la libre circulation de la plupart des produits et marchandises sera rendue possible. Il y a les services qui suivront, sur une période d’une dizaine d’années mais il y a la possibilité pour chaque pays d’opposer le critère de protection pour un certain nombre de produits. Ces discussions auront lieu dans le cadre des zones économiques régionales. Pour ce qui nous concerne, c’est dans le cadre de la CEDEAO. C’est déjà un acte fort, que l’ensemble des pays du continent prennent la décision politique d’avoir une zone de libre-échange à l’échelle continentale.

Le ministre de l’Economie et des Finances a été pertinent dans sa réponse et dans le fait de s’approprier la question avant qu’elle ne soit posée au gouverneur de la Banque centrale parce qu’en effet c’est une question qui est du ressort du gouvernement. Cependant, les Banques centrales en tant que conseillères financières des gouvernements de façon générale, prennent une part active dans tout ce qui peut concerner le mouvement d’intégration en Afrique et en Afrique de l’Ouest. Comme j’ai parlé de la CEDEAO, les discussions en matière d’intégration économique ont leur facette monétaire qui est du ressort exclusif des Banques centrales. Ce que je peux ajouter à ça, c’est qu’en plus de ce qui peut être fait au niveau de la CEDEAO, y compris par les banques centrales, il y a, à l’échelle continentale, des instruments de la zone de libre-échange en l’occurrence l’intégration des payements au niveau continental.

L’association des banques centrales africaines (ABCA) travaille sur le système panafricain de payement pour faciliter les échanges. En facilitant les payements, les règlements, on facilite les échanges. Donc l’ABCA travaille activement sur cet aspect, aidée par la banque africaine d’export et d’import (Afrexim BANK) qui a conçu une plateforme pour cela et partagé avec les zones économiques régionales, avec l’Union africaine elle-même et avec le sous-secrétariat général de la ZLECAF. Nous-même en tant que banque centrale de la République de la Guinée, participons aux débats relatifs à la question de la plateforme de payement. Il y a quelques jours, il y a une visioconférence que nous avons eue avec Afrexim bank avec la présence du commissaire de l’Union africaine et du secrétaire de la ZLECAF. Donc le mouvement est en cours. La volonté politique est exprimée, les dispositions d’ordre technique sont en train d’être mises en œuvre sur instruction des chefs d’Etat qui sont au sommet de tout ça.

Propos recueillis et transcrits par Thierno Amadou M’Bonet Camara

622 10 43 78

Articles similaires