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KPC, Antonio, la Féguifoot et le rôle probable de Blasco et Amadou Diaby: au-delàs du militantisme journalistique, l’analyse du spécialiste Thierno Saidou Diakité (Interview)

Difficile ces derniers temps  de démêler le vrai du faux dans la presse à propos de la course à la présidence de la Fédération guinéenne de Football dans un contexte où le militantisme a pris le dessus. Qui est capable de quoi ? Dans un entretien accordé à la rédaction de Guinee114.Com, le journaliste et spécialiste des questions de sports, Thierno Saidou Diakité, nous parle de cette élection : des enjeux, des conditions d’organisation du congrès électif, de l’éligibilité et des deux principaux candidats déclarés à savoir Antonio Souaré et KPC.

Guinee114.Com : nous sommes à deux mois du congrès électif de la Fédération guinéenne de football (Féguifoot). D’abord, pourriez-vous nous dire comme se passe cette élection ? Qui est électeur et comme le président est élu ?

Thierno Saidou Diakité : par un communiqué publié ce matin, la date de l’assemblée générale élective de la Féguifoot est fixée au 30 avril 2021. Cette assemblée marque ainsi la fin du mandat de quatre ans du bureau sortant. Selon l’article 27 des statuts de la fédération, l’assemblée générale élective est convoquée 60 jours avant la date de sa tenue. La date et le lieu sont fixés par le Comité Exécutif. Selon l’article 22 de ce même statut, les membres statutaires sont au nombre de 65 ; ils sont électeurs et éligibles.

Le candidat à la présidence de la fédération, pour être élu, doit bénéficier d’une majorité de plus de 50% des suffrages valablement exprimés. S’il y a plus de deux candidats à la fonction de Président, seuls les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix restent en lice pour le deuxième tour.

Les deux grands candidats pour le moment sont KPC et Antonio Souaré. Qui peut être candidat à la présidence de la FEGUIFOOT ?

KPC et Antonio Souaré étant tous les deux présidents de clubs, ils sont membres statutaires de l’assemblée élective et de facto électeurs et éligibles

Pensez-vous que le bilan d’Antonio Souaré plaide en faveur de sa réélection ?

Le bilan du président sortant est mitigé. Globalement, il n’est pas satisfaisant. C’est qu’il a beaucoup investi dans le football, mais la gouvernance du football marque sérieusement le pas. Nous avons encore en mémoire notre humiliante élimination lors de la dernière édition des phases finales de la CAN 2019 disputée en Egypte. Cette gouvernance est malheureusement caractérisée par de sérieux impairs comme la disqualification de notre équipe U17 avec une série de mesures disciplinaires prises contre notre pays (privé de compétition dans la catégorie pour deux ans, paiement d’une amende de 100.000 dollars US).

Dans ce registre, il y a le volet formation des éducateurs et entraîneurs locaux. Il est inadmissible, qu’à ce jour Mohamed Kanfory Lapé Bangoura soit le seul technicien local disposant d’un diplôme lui permettant de manager une équipe nationale.

KPC a-t-il vraiment les atouts nécessaires pour remporter ce duel ?

KPC vient d’annoncer officiellement sa candidature. Nous attendons de prendre connaissance de son programme, qu’il va probablement décliner les jours à venir pour nous prononcer sur son éventuelle chance d’avoir le suffrage des membres statutaires de l’assemblée élective du 30 avril prochain.

Quel rôle pourrait jouer d’autres acteurs comme Amadou Diaby, Blasco Barry et Super V dans cette élection ?

Les trois personnes que vous citez ont chacune d’elle été à un moment donné des acteurs du football national. Elles ont certes des partisans et des soutiens dans le microcosme du football, mais il est prématuré d’évaluer en ce moment leur ascendant sur les membres statutaires. On  peut maintenant se livrer à des hypothèses, qui à quelques minutes du scrutin, vont changer. Nous avons malheureusement affaire à un monde très versatile chez nous. One ne peut jurer de rien en matière d’élections, c’est pourquoi à mon humble avis la prudence devrait être de mise.

Quelles devraient être les priorités du futur président de la Féguifoot ?

Une très bonne question ! Le portait robot du président idéal est à modeler à partir des déboires que notre football enregistre ces dernières années : figurez-vous, notre pays ne figure plus dans le top 10 continental. Au regard de notre glorieux passé, c’est un recul et j’insiste sur ce constat. Il revient donc au futur président du Comité directeur de la fédération, de faire en sorte que tous les acteurs du football œuvrent dans le même sens. Dès l’entame de son mandant, il doit tenir un discours rassembleur, et s’impliquer fortement afin que la gouvernance de la discipline soit beaucoup plus vertueuse. Un accent particulier devra être fait en faveur du football des jeunes garçons et filles, avec en priorité la formation des éducateurs et entraîneurs de football. Les compétitions de jeunes doivent être formalisées, puisque cette catégorie représente le vivier de équipes nationales toutes catégories confondues. Au passage les ligues régionales sont à accompagner pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans l’animation et la formation à l’intérieur du pays. En somme, le prochain mandat de quatre ans doit impérativement être le mandat de la renaissance du football guinéen.

Entretien réalisé par Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)

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