Un rescapé de la fusillade de Lansanaya témoigne: « Quand l’acte s’est produit, ils se sont précipités… afin de s’échapper »

La scène fut surréaliste à ses yeux. Venu acheter à manger pour sa femme, selon ses explications, Alpha Keïta nous a raconté ce qu’il a vu et subi, en nous montrant une trace du côté gauche de sa poitrine.

« A 22 heures, j’étais venu acheter le manger pour ma femme qui vient d’accoucher. Quand je suis venu, j’ai demandé au petit de me griller un poulet. C’est ce qu’il était en train de faire. Soudain, on a entendu des coups de feu du côté de la pick-up (véhicule de la police : ndlr). Le petit lui, a reçu une balle au ventre. Un autre en a reçu au niveau de son cou. Ce dernier était dans un restaurant. Moi je faisais dos et le petit faisait au pickup. Le petit qu’on a tiré au ventre est tombé sur moi. Il dit : « Hé ! Grand, ils m’ont tiré ». Moi, les balles m’ont frôlé. Le temps pour nous de se lever, on a vu la pickup s’échapper. Quand l’acte s’est produit, ils se sont précipités pour vite tourner le pickup afin de s’échapper. Mais le pneu du pickup s’est crevé en cours de route à Dabompa, près de la station.

Quand on est parti près du pickup, il y avait deux agents dedans. Le général Bafoé à appelé d’arrêter tous ceux qui étaient dans le pickup. Ces deux personnes qu’on avait trouvées, les gens de la BAC (brigade anti criminel ndlr) ont pris ces deux personnes là, les déposer auprès de la CMIS (compagnie mobile d’intervention et de sécurité ndlr) de la Cimenterie.

On a déshabillé les deux policiers devant moi pour les mettre dedans à la CMIS de la Cimenterie. L’arme qu’on a trouvé sur place n’avait pas la boîte chargeur. Ils avaient enlevé. On leur a demandé ils ont dit que la boîte chargeur à disparu », s’est confié notre interlocuteur.

 

D’après lui, les victimes ont été conduites au Camp Samory sur instruction de Général Bafoé pour suivre les premiers soins. « Le central était venu. Avec les gens de la BAC, ils m’ont dit de m’embarquer dans leur véhicule que le général Bafoé a appelé qu’on va tous partir au camp Samory. Tous ceux qui été blessés, toutes les victimes », a poursuivi le témoin pour qui, la mauvaise manipulation de l’arme serait à l’origine du drame. « Il y a eu mauvaise manipulation de l’arme entre eux là-bas », estime Alpha Keïta.

Volontaire ou pas, le rescapé de la fusillade s’en remet à la sagesse des autorités. « Ils sont là pour notre sécurité mais ils ne sont pas là pour nous assassiner. Si l’heure de patrouille arrive, ils peuvent nous dire de rentrer chez vous. Mais il ne faisait pas encore l’heure de patrouille. On s’en remet à la sagesse des autorités compétentes pour qu’on soit rétabli dans nos droits », a conclu Alpha Keïta.

 

 

Djély Mamadou KOUYATÉ

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