C’est un témoignage pathétique qui a ému plus d’un au tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, où se tient le procès des événements du 28 septembre 2009.
Dame Safiatou Sow, 70 ans, est la deuxième partie civile à comparaître à l’audience de ce lundi 22 mai. En larmes, la septuagénaire a expliqué la mésaventure de son époux, Mamoudou Diallo, commerçant, tué au stade du 28 septembre de Conakry.
«Je suis devant ce tribunal parce que je n’ai pas vu mon mari depuis le 28 septembre 2009. Le 28 septembre, il m’a appelé pour m’informer qu’il partait au stade. Il était à jeûne. Quelque temps après, je l’ai appelé pour lui demander si je pouvais rentrer à la maison. Il m’a répondu par l’affirmative, en me disant de rentrer préparer quelque chose pour lui pour la rupture. C’est ainsi que je suis rentrée à la maison, j’ai fait la cuisine.
Après, je l’ai appelé plusieurs fois (au téléphone NDLR) en vain. C’est ainsi que ses amis avec lesquels il est parti au stade m’ont appelé pour m’informer que les militaires ont tiré sur lui au stade du 28 septembre. Depuis ce jour, on n’a pas de ses nouvelles. On a sillonné les hôpitaux, les commissariats, rien. On a cherché partout, mais on n’a pas vu son corps», a expliqué Mme Safiatou Sow.
À la réponse d’une question d’un avocat de la partie civile, la partie civile a expliqué que son mari a laissé derrière lui cinq enfants dont trois filles. À l’époque, ils habitaient au quartier Bellevue. Mais vu la cherté de la vie, elle a été obligée de déménager à Coyah, en haute banlieue de Conakry, toujours en location.
Elle a aussi indiqué que ses enfants n’étudient plus par faute de moyens. Elle demande donc l’assistance du tribunal et des bonnes volontés.
Diop Ramatoulaye
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