L’ancien président de l’Assemblée nationale guinéenne, Amadou Damaro Camara, a exprimé de vives inquiétudes quant à son état de santé. C’était lors de son procès en appel devant la Chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), ce jeudi 20 février. Il a plaidé pour son hospitalisation dans un centre spécialisé et alerte sur les risques qu’il encourt.
Devant les juges, Amadou Damaro Camara a dénoncé les délais prolongés dans le traitement de sa demande d’évacuation sanitaire, formulée depuis le 4 mai. « J’ai attendu 14 à 16 jours, et jusqu’à présent, rien n’a été fait. Pourtant, ma situation est critique. Mon médecin m’a confié que mon propre père, atteint des mêmes pathologies, en est mort. Suis-je censé attendre que ma maladie respecte le calendrier judiciaire ? », a-t-il interrogé avec amertume.
Affaibli par le stress et des complications médicales sévères, Amadou Damaro Camara a révélé qu’il souffrait de neuropathie avancée et d’une obstruction artérielle grave. « Les derniers examens ont montré des formations de caillots dans mes artères, particulièrement au niveau du pied gauche. Mon médecin a été très clair, je cours un risque d’AVC à cause du stress, et si la neuropathie continue à s’aggraver, je risque une amputation. »
L’ancien président de l’Assemblée nationale de la neuvième législature a ajouté que son état s’est considérablement détérioré. « Mes deux pieds sont enflés en permanence. Je n’ai plus aucune sensibilité sous mon pied gauche. Parfois, je marche sans même me rendre compte que j’ai perdu ma chaussure », a-t-il confié, avant de décrire une situation préoccupante qui nécessite une prise en charge médicale urgente.
Conscient de la gravité de son état, Amadou Damaro Camara a lancé un appel solennel aux juges. « Refuser mon hospitalisation, c’est potentiellement me condamner à un AVC ou à une amputation. Je vous en supplie, laissez-moi aller à l’hôpital avant qu’il ne soit trop tard. »
Pour rappel, en première instance, Amadou Damaro Camara avait été condamné à une lourde peine pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption et prise illégale d’intérêts. Après plus de trois ans de détention, il réclame aujourd’hui des soins médicaux appropriés.
La Cour accèdera-t-elle à sa requête ou restera-t-elle inflexible face à l’ancien dignitaire du régime déchu ? L’avenir de Damaro Camara se joue désormais entre les murs de la CRIEF.
Aliou Diaguissa Sow
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