C’est à se demander si certains internationaux guinéens vont continuer à risquer leur carrière en tentant l’extraordinaire de toujours gagner pour une équipe nationale amputée de son public. Surtout quand, après des défaites, peu de gens se soucient des vraies causes avant de lyncher des joueurs sur les réseaux sociaux. Pas un seul stade homologué, condamnés ainsi à jouer hors du pays, un malaise gagne de plus en plus les esprits dans les rangs des poulains de Michel Dussuyer. Face aux jugements parfois sévères, dans les couloirs et, de plus en plus à visage découvert, ils dénoncent, eux aussi, le fait qu’ils soient obligés de livrer leurs matchs sans leur douzième homme.
Le dernier cas en date est celui du N°10, Aliou Badra Baldé. En conférence de presse vendredi à Abidjan après le nul humiliant face à la Somalie, l’international guinéen a particulièrement évoqué cette gangrène du football de notre pays.
«Jouer dans un stade quasi vide, sans nos supporters, ça pèse. Je pense que tout cela joue sur nous… Le mieux pour le public guinéen, ce serait d’avoir un stade homologué chez nous, avec nos supporters pour nous encourager. C’est frustrant de jouer sans eux», déplore Aliou Badra Baldé. Une sortie qui rejoint celle de beaucoup d’autres joueurs en public et en privé et qui met un peu plus la pression sur le ministère en charge des Sports engagé dans la rénovation des deux stades internationaux dont la Guinée dispose à savoir le stade du 28 septembre et celui de Nongo.
En attendant que nos deux stades soient rénovés et homologués pour permettre aux Guinéens de jouer devant leurs supporters, Aliou Badra Baldé demande au peuple de Guinée «de continuer à nous soutenir et à pousser l’équipe». Mardi, lui et ses coéquipiers jouent à Kampala face à l’Ouganda. Une occasion d’offrir un lot de consolation aux supporters encore en colère après la noyade du Syli dans les eaux troubles des Océans stars de la Somalie.
Thierno Amadou M’Bonet Camara
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