Le procès du directeur général de l’hôpital national Ignace Deen et de ses co-prévenus a repris ce lundi 24 mars 2025. L’audience du jour a été consacrée à la comparution du directeur administratif et financier (DAAF), Samuel Koundoua Koumassadouno.
Pour rappel, le Docteur Mamadou Dadhi Baldé, directeur général d’Ignace Deen, Oumar Yansané, agent comptable, et Samuel Koundoua Koumassadouno, DAAF, sont poursuivis par l’Agent Judiciaire de l’État pour un détournement présumé de deniers publics portant sur un montant de plus de 866 millions de francs guinéens. Des faits prévus et punis par les articles 764 et suivants du Code pénal. Le montant incriminé concerne l’acquisition de matériel informatique, de produits pharmaceutiques et assimilés, financée par la subvention de l’État et les recettes de l’hôpital.
Comme ses prédécesseurs, le prévenu a nié les faits. Dans sa déposition, le DAAF a affirmé que son travail est systématiquement contrôlé par le service du contrôle financier, notamment pour chaque projet d’engagement soumis. « Il s’agit de fausses accusations visant à ternir l’image du directeur général d’Ignace Deen et de ses collaborateurs », a-t-il déclaré.
Le prévenu a également précisé que l’inspection a été réalisée en son absence ainsi que celle du directeur général. Selon lui, le travail des inspecteurs a été « bâclé à 100 % ». Il a insisté sur le fait que les dépenses ont été effectuées conformément aux règles en vigueur. « Nous sommes innocents de ces accusations de détournement des deniers publics », a martelé Samuel Koundoua Koumassadouno.
D’après le DAAF, toutes les dépenses concernées par cette affaire ont été approuvées par le contrôleur financier. Pour Maître Lanciné Sylla, avocat de la défense, étant donné que l’ensemble de la procédure d’exécution a été respecté, il n’y a aucun fondement pour parler de détournement dans ce dossier.
De son côté, Maître Amadou DS Bah, avocat de l’Agent Judiciaire de l’État, a réitéré sa demande de faire comparaître les inspecteurs d’État afin d’éclaircir certaines contradictions relevées après la déposition des prévenus. Une requête vivement contestée par Maître Mohamed Traoré, avocat de la défense, qui estime que la partie civile ne dispose d’aucune preuve contre ses clients. Il a ainsi demandé au tribunal de clore les débats et de passer aux plaidoiries et réquisitions. Maître Abdoul Kabélé Camara, également avocat de la défense, a appuyé cette demande, exhortant le tribunal à rejeter la requête de la partie civile.
Le ministère public a jugé nécessaire la comparution des inspecteurs. En conséquence, le président de l’audience a décidé de renvoyer l’affaire au 28 avril 2025 pour permettre l’audition des inspecteurs d’État ayant rédigé le rapport.
Mamadou Macka Diallo
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