Trafic de cocaïne : Dix ans de réclusion criminelle requis contre une mère de six enfants

Devant le tribunal criminel de Mafanco, le mardi 25 mars 2025, Mariatou Soumah, née en 1991 en Sierra Leone, a comparu pour répondre des faits présumés de transport de cocaïne. L’accusée, mariée et mère de six enfants, est poursuivie pour des infractions prévues et réprimées par les articles 812, 819 et 407 du Code pénal. Lors de son audition, elle a expliqué les circonstances qui l’ont amenée à commettre ces actes. 

Elle reconnaît avoir ingéré dix boules de cocaïne et en avoir dissimulé plusieurs autres dans ses sous-vêtements. Suite à une fouille effectuée à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré en décembre 2024, les autorités ont retrouvé 93 boules de cocaïne sur sa personne. L’accusée a déclaré avoir reçu 500 euros pour organiser son voyage vers la France et devait percevoir une somme de 4 000 euros si elle parvenait à accomplir sa mission. 

À la barre, Mariatou Soumah a admis les faits et a apporté des précisions sur les circonstances de son implication. « Je réside en France avec mon mari et mes enfants. Je suis venue en Sierra Leone pour m’occuper de ma mère malade. Après deux semaines sur place, je me suis retrouvée sans ressources financières. J’ai alors sollicité un emprunt auprès de Mister Ballack, une connaissance en France. Ce dernier a refusé, mais m’a proposé un travail consistant à transporter de la drogue ‘Koush’. J’ai accepté sans savoir qu’il s’agissait de cocaïne. J’ai finalement accepté par nécessité, en échange de 4 000 euros. C’était ma première fois. » 

Elle a expliqué qu’elle avait dissimulé certaines boules dans ses poches et que l’alarme du scanner de l’aéroport avait détecté la présence de substances suspectes. Elle a ensuite été soumise à une fouille corporelle par des agents de sécurité qui ont procédé à la saisie de la drogue, avant qu’elle ne soit remise à l’Office central antidrogue. 

Mariatou Soumah a affirmé avoir perdu contact avec Mister Ballack depuis son incarcération. Lors de son arrestation, elle a fourni son numéro de téléphone aux officiers de police judiciaire, mais celui-ci a nié la connaître. 

Elle a également déclaré être retournée en Guinée par voie terrestre, en bus. Résidant en France depuis cinq ans avec son époux et leurs enfants, elle a expliqué que son mari ne travaillait pas et que leur foyer était principalement soutenu par les allocations de l’État français. 

Après la phase de questions-réponses, le tribunal a déclaré clos les débats et a donné la parole au ministère public pour ses réquisitions. 

Le ministère public a requis la culpabilité de Mariatou Soumah pour transport de drogue et a demandé une peine de dix ans de réclusion criminelle. Il a également sollicité la destruction de la drogue saisie et l’interdiction du territoire guinéen à l’encontre de l’accusée. Toutefois, il a indiqué que cette dernière pouvait bénéficier des dispositions de l’article 116, alinéa 4, du Code pénal. 

L’avocate de la défense a mis en avant la bonne foi de sa cliente tout au long de la procédure, rappelant qu’elle avait fourni le numéro de son commanditaire aux enquêteurs. Elle a plaidé en faveur de larges circonstances atténuantes et a demandé l’application des dispositions clémentes de l’article 116 du Code pénal. 

Pour sa défense personnelle, Mariatou Soumah a exprimé ses regrets et a demandé la clémence du tribunal, promettant de ne jamais récidiver. 

Le président de l’audience, Mohamed Sangaré, a annoncé que l’affaire était mise en délibéré et que le jugement sera rendu le 8 avril 2025. 

Mamadou Macka DIALLO 

666 660 366 

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