Antonio Souaré ou l’illusion: Après lui, le déluge !  

Les dernières contre-performances du Syli national de Guinée n’ont pas été qu’une occasion ratée de se réconcilier avec des supporters déjà en colère pour la non qualification à la Coupe d’Afrique des Nations. Ces deux «défaites» lors des cinquième et  sixième journées de la qualification à la coupe du monde 2026, contre la Somalie en Côte d’ivoire et l’Ouganda à Kampala, ont aussi été l’occasion de voir à la surface des requins nageurs en eaux troubles dans le milieu du football guinéen.

Le ridicule, c’est d’abord quand un ancien ministre de la République, incapable de construire une phrase correcte sur les réseaux sociaux, s’évertue à donner des leçons alors qu’il a raté l’occasion d’être utile à jamais au sport et à la jeunesse de notre pays. Baydi Aribot, puisque c’est de lui qu’il s’agit, devrait commencer par avoir la décence de savoir qu’en tant que ministre, il a manqué l’opportunité d’avoir la légitimité  à jamais de parler de ce secteur. Qu’a-t-il fait pour doter le pays de Petit Sory et de Titi Camara d’infrastructures sportives de manière à ce qu’aujourd’hui, nos joueurs ne soient pas obligés de défendre les couleurs nationales loin de leurs supporters ?

Mais pour celui qui connait la force du nomadisme politique et la facilité qui ont engendré la promotion de certains anciens «hauts cadres», point de surprise. C’est peut-être la raison du peu d’intérêt que les internautes accordent à des mots décousus et puant haine et mépris sur la page Facebook de cet ancien ministre, ancien député et ancien vice-gouverneur de la Banque centrale. C’est à se demander quel combat Baydi mène-t-il. Pour qui roulerait-il ? Mais lui n’est qu’un élément dans cette guerre de personne livrée coontre les dirigeants du ballon rond.  

Sur les réseaux sociaux, il suffit de savoir qui court derrière qui dans le milieu du football pour savoir que l’ancien président de la FEGUIFOOT, Antonio Souaré, semble se dresser contre l’actuelle équipe dirigeante. On a même l’impression qu’à son niveau, on tente encore l’inimaginable en faisant croire qu’un retour aux affaires est encore possible. Utopie ! Qu’il s’agisse de Baidy Haribot, de Mathurin Bangoura, d’Antonio Souaré ou de n’importe qui d’autre, la grandeur commande que chacun de ces grands messieurs respecte au moins la volonté des électeurs qui ont mis en place le bureau actuel de la Fédération guinéenne de football. Que tous ces anciens dirigeants tuent enfin leur ego pour être des hommes d’Etat capables d’accepter que pour le moment, le porte-étendard de notre football c’est le bureau et son président Bouba Sampil.

A chaque défaite du Syli, on a l’impression que sur dix Guinéens,  Antonio Souaré et cinq autres exultent. Voyant tout ceci de loin, nous autres qui ne sommes ni acteurs ni spécialistes du football,  avons l’impression que ces personnalités prennent  chaque défaite du Syli pour un pas de plus vers une chute de l’équipe dirigeante. Dans ce cas, il faudrait peut-être leur faire remarquer qu’à chaque but pris par le Syli, ce n’est pas qu’un échec de Bouba ou des autres membres du COMEX. C’est vrai que ceux-ci devraient à un moment donné rendre compte de tout ceci. Mais ces défaites, c’est après tout la Guinée qui est humiliée, ce sont nos milliards de francs investis dans ces équipes qui s’en vont sans retour sur investissement. En pensant danser sur une défaite du Syli et de Bouba Sampil, on nargue également le pays qui, lui, saigne  financièrement et manque des occasions de vendre bien son image. Quel patriotisme ! Heureusement qu’on ne peut pas reprocher à Antonio Souaré d’être sorti lui-même publiquement parler de ce sujet. Il est suffisament malin pour ne jamais le faire. Sinon, chacun de nous serait en droit de lui demander où a-t-il investi les milliards de subvention accordés à la fédération quand il en était le seigneur.

On a du mal à s’expliquer cette fascination frisant l’obsession de certains à s’accrocher encore et encore. Pourquoi ne pas se résoudre à accompagner ceux qui sont venus après vous ? Par patriotisme au moins vis-à-vis de ce pays qui vous a tout donné. On a déjà expulsé Antonio Souaré et d’autres pour le désastre causé à notre football. Le pays a traversé de longues années de crise qui lui ont valu de se faire imposer un CONOR au point qu’à un moment les autorités administratives du pays s’impliquent pour sensibiliser les acteurs et les emmener à prendre des positions en toute indépendance et en toute responsabilité pour nous en sortir.  Pendant qu’on a l’impression de tourner le dos à ces guerres d’égo, voilà que certains n’ont de souhait que de voir les instances internationales proclamer à nouveau l’état de crise chez nous et nous mettre sur le banc des mauvais élèves.

Thierno Amadou M’Bonet Camara

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