Deux jours, deux gestes complémentaires dont la synchronisation donne un motif d’espoir d’une Guinée de justice et de réconciliation. Ces gestes récents et salutaires témoignent de la détermination du Général Président à redresser les torts du passé et à ouvrir la voie à une juste inclusivité.
Au lendemain d’un décret par lequel l’Etat s’engage à prendre en charge les frais d’indemnisation des parties civiles du procès dit des massacres du 28 septembre 2009, le Chef de l’Etat, le Général Mamadi Doumbouya, a signé un autre acte lu ce vendredi à la télévision nationale RTG, accordant une grâce présidentielle au condamné Moussa Dadis Camara «pour des raisons de santé».
Par ces deux actes qui viennent allonger davantage la longue liste de gestes du président Mamadi Doumbouya en faveur de la justice et de la réconciliation nationale, l’homme du 05 septembre marque sa fidélité à sa promesse d’essuyer les larmes des victimes et de réconcilier les Guinéens.
Organiser le procès des évènements du 28 septembre malgré les difficultés financières et les risques politiques que certains redoutaient, a été un acte de bravoure illustrant la détermination du Général Mamadi Doumbouya à panser les plaies et faire de la justice la boussole. Prendre en charge les milliards de frais d’indemnisation des victimes après le jugement, a sans doute été perçu comme la preuve que le président Doumbouya ne voulait pas d’un un cheval blanc, un procès qui n’aboutirait pas à une réparation des dommages. À travers ce geste, le président Doumbouya marque son engagement à ce que les fautes du passé ne restent pas dans l’ombre, et que les blessures soient soignées.
Cette indemnisation des victimes constitue un pas essentiel vers la reconnaissance de la souffrance et la réparation des torts.
En accédant à la proposition du ministère de la Justice d’accorder une grâce à l’ancien président Moussa Dadis Camara pour des raisons humanitaires de santé, le Général président prouve davantage à qui le veut que le procès ne fût en rien une chasse aux sorcières.
Retenu dans les liens de la culpabilité à l’issue d’un procès public où ses droits ont été respectés, l’ex capitaine Moussa Dadis Camara trainerait une maladie à la maison centrale de Coronthie où il purge sa peine avec d’autres anciennes figures du CNDD dont il était le premier leader.
Cette grâce pour des raisons humanitaires liées à l’état de santé de Dadis, soulève donc un vent de compréhension et de compassion.
Cette largesse du Général Mamadi Doumbouya va sans doute l’aider à pouvoir se faire soigner. Au-delà de lui, ce sont tous les Guinéens y compris les victimes des événements du 28 septembre qui, dans leur humanisme, comprennent et saluent cette mesure du père de la Nation. Après tout, la justice ne doit pas se limiter à la punition, mais aussi à la capacité de pardonner, surtout quand il s’agit de questions de santé et de dignité humaine.
Ainsi, en l’espace de quelques jours, deux gestes complémentaires de Mamadi Doumbouya redéfinissent la trajectoire de la Guinée. D’un côté, la justice, avec l’organisation du procès et la prise en charge des indemnités, et de l’autre, la réconciliation, avec la grâce présidentielle accordée à un ancien Président. Ensemble, ces deux actes forment une vision plus large, une Guinée où les principes de justice et de réconciliation s’entrelacent pour forger une paix durable.
Aujourd’hui, nous pouvons l’affirmer sans risque de se tromper, peu à peu, la Guinée s’inscrit dans une dynamique de justice et de réconciliation pour qu’aucun crime ne reste impuni, que personne ne soit protégé au nom de son rang social mais que malgré tout, nous puissions trouver la force de nous réconcilier entre Guinéens.
La Guinée de demain, celle du Général Doumbouya, ne doit pas être une Guinée du passé, marquée par la division, la rancune et l’impunité. Elle doit être celle de la réparation, de la vérité et du pardon. Le processus de justice et de réconciliation entamé par le Chef de l’État est essentiel pour rétablir la confiance entre les Guinéens. Il est aussi une invitation à dépasser les rancœurs et à bâtir ensemble une nation fondée sur le respect des droits de l’homme et l’unité nationale. Le chemin est long et semé d’embûches, mais avec détermination et courage, la Guinée peut aspirer à un avenir plus juste et plus harmonieux.
Le Général Mamadi Doumbouya, par ses actes magnanimes posés depuis le 5 septembre 2021, trace la voie. Il appartient désormais aux Guinéens, dans leur diversité, de poursuivre cet effort pour faire de la justice et de la réconciliation les véritables moteurs du renouveau national.
Oumar Camara
Analyste politique