Procès en appel de Mohamed Diané : l’ex-ministre conteste l’origine de plusieurs biens qui lui sont attribués

Le procès en appel de l’ancien ministre de la Défense nationale, Dr Mohamed Diané, condamné en première instance pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite et blanchiment d’argent à de lourdes peines, s’est poursuivi ce jeudi 10 avril 2025 devant la chambre des appels de la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières). 

Dès l’ouverture de l’audience, l’ex-ministre a été interrogé sur l’infraction d’enrichissement illicite. Dans sa déclaration, il a retracé son parcours académique et professionnel, précisant : « Je ne suis pas un bavard attiré par les micros ou les caméras. » Il a également affirmé que plusieurs biens qui lui sont attribués ne lui appartiennent pas, mais seraient la propriété de certains de ses proches. 

Dr Diané a par ailleurs critiqué la procédure judiciaire, estimant que la liste des biens utilisée pour motiver sa condamnation ne lui a jamais été présentée, ni lors de l’instruction, ni au cours du procès en première instance. Il a ajouté qu’il n’a toujours pas accès à ses documents personnels, sa maison ayant été vandalisée et scellée par les forces de l’ordre, qui auraient saisi ses papiers. Il a donc demandé à la cour de publier les copies des titres fonciers afin de faire le tri entre les biens réellement à son nom et ceux qui ne le sont pas. 

Interrogé par le président de la chambre, Daye Mara, sur les propriétés immobilières à Kankan et Conakry, Dr Diané a nié en posséder une grande partie. Sur les 40 biens recensés, il reconnaît n’en posséder que 12, dont les titres fonciers sont bel et bien à son nom. 

Concernant ses comptes bancaires, sur lesquels d’importantes sommes en francs guinéens et en devises étrangères ont été retrouvées, il en a reconnu la propriété. Il a toutefois précisé que ses salaires y étaient versés, tout en expliquant ne pas les utiliser, car l’ancien président Alpha Condé lui remettait de l’argent prélevé sur son budget de souveraineté. 

Enfin, à la demande de la défense, le juge Daye Mara a décidé de renvoyer l’affaire à huitaine pour la poursuite des débats. 

Aliou Diaguissa Sow 

Tél : 627 51 44 41 

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