Face à ce qu’il qualifie de tentative de légitimation d’un pouvoir issu d’un coup d’État, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, tire la sonnette d’alarme à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de son parti, tenue ce samedi 12 avril 2025. Il appelle à des élections libres et transparentes, tout en dénonçant l’abandon des réformes promises par la junte. Il met en garde contre une transition qui ne serait, selon lui, qu’un simulacre destiné à pérenniser le régime en place. Pour l’ancien chef de file de l’opposition guinéenne, la lutte pour la démocratie doit se poursuivre, malgré les obstacles et la répression.
Dans une adresse à ses partisans, Cellou Dalein Diallo déclare. « Lorsqu’ils ont annoncé vouloir organiser des élections inclusives et transparentes pour remettre le pouvoir à celui que le peuple aura choisi, nous avons applaudi, car ce sont nos valeurs. Nous voulons gouverner, mais dans le respect des règles. Si nous remportons une élection libre, nous serons heureux de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour assurer la sécurité, la prospérité, ainsi que les droits et libertés des citoyens. Mais si nous perdons, nous reconnaîtrons la victoire de l’autre. »
Cependant, il met en garde contre les agissements de la junte militaire au pouvoir. « Nous ne sommes pas prêts à participer à une mascarade électorale destinée à légitimer un pouvoir conquis par les armes et que le peuple de Guinée rejette. Ce que nous voulons, ce sont des élections libres et transparentes, afin que le peuple choisisse ses dirigeants à tous les niveaux. »
Poursuivant son intervention, l’ancien Premier ministre rappelle que dès le départ, l’objectif de la junte était de rester au pouvoir aussi longtemps que possible. Selon lui. « C’est pourquoi ils avaient parlé de 39 mois, et le CNT a ensuite voté pour 36 mois. Ils ont intégré dans le chronogramme un recensement général, qui allait nécessiter 4 à 5 ans, car leur véritable objectif était de s’éterniser au pouvoir tout en promettant d’organiser les élections plus tard. »
Mais aujourd’hui, estime-t-il, la stratégie a changé. « Désormais, il s’agit d’organiser une mascarade électorale au plus vite, en abandonnant le RAVEC et le recensement général de la population et de l’habitat. Pourtant, ils affirmaient autrefois vouloir un fichier électoral incontestable, ce qui justifiait ces opérations. »
Il poursuit en affirmant. « À l’époque, nous proposions une simple révision du fichier électoral. Mais leur objectif était clair : rester au pouvoir aussi longtemps que possible, peut-être pour exercer un mandat aussi long que celui qu’avait connu Alpha Condé. Ils ont donc insisté sur le RAVEC. Aujourd’hui, ils veulent finir rapidement la transition en légitimant Doumbouya par une élection organisée par le MATD et les préfets – dont les compétences ont été étendues aux questions électorales – avec le soutien des présidents des délégations spéciales, choisis pour leur loyauté envers le pouvoir en place. »
Pour conclure, Cellou Dalein Diallo lance cet appel à ses militants. « Il faut que vous en soyez conscients. C’est vrai, la lutte est devenue plus difficile à cause de la violence du régime. Il y a des moments où il faut reculer pour mieux sauter, mais nous ne renoncerons pas… »
Aliou Diaguissa Sow
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