Difficile accès au procès en appel d’Aliou Bah : « Nous avons pris des dispositions pour empêcher que des personnes n’introduisent des appareils dans la salle d’audience » (Fallou Doumbouya)

Le procès en appel d’Aliou Bah, leader du Mouvement Démocratique Libéral, tenu ce mercredi 16 avril 2025 à la cour d’appel de Conakry, a été marqué par un accès difficile au palais de justice. Journalistes, diplomates et membres du public se sont heurtés à des restrictions, suscitant de vives réactions sur les réseaux sociaux.


Face à cette polémique, le procureur général près la cour d’appel, Fallou Doumbouya, a réagi en justifiant ces mesures par la nécessité d’empêcher l’introduction d’appareils électroniques dans la salle d’audience.
« Nous avons pris des dispositions pour empêcher que des personnes n’introduisent des appareils dans l’enceinte de la salle d’audience. Il n’y a rien d’illégal. Rassurez-vous, tous les droits de M. Mamadou Aliou Bah seront respectés, car la Guinée est signataire de plusieurs instruments juridiques internationaux », a-t-il assuré.


Le magistrat a rappelé que lors de la dernière audience, la cour avait rejeté les demandes de huis clos et de médiatisation du procès, mais avait en revanche interdit l’introduction de tout appareil d’enregistrement, de diffusion ou de transmission, conformément à l’article 399 du Code de procédure pénale.


À propos du boycott de l’audience par les avocats de la défense, il s’est dit surpris. « Avant même le début de l’audience, certains avocats, dont ceux de la défense, ont refusé d’entrer dans la salle pour débattre de façon contradictoire et publique. En conséquence, l’affaire a été renvoyée au 22 avril pour la poursuite des débats. Mais je suis rassuré que les droits de M. Aliou Bah seront respectés dans leur esprit et dans leur forme. »


Interrogé sur les allégations selon lesquelles des individus auraient été payés pour occuper la salle d’audience, Fallou Doumbouya a affirmé ne pas en avoir connaissance. « L’accès à la salle d’audience est public. Nous veillons à garantir la sécurité et la sérénité des débats. Si une personne entre calmement sans présenter de menace, nous n’avons pas le droit de l’en empêcher. »


Concernant le dispositif sécuritaire autour du tribunal, il a précisé. « La loi relative au maintien de l’ordre public, adoptée en 2015 et publiée au Journal officiel, autorise les autorités judiciaires à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l’ordre public dans les juridictions. Cette loi s’applique à tous. »


Pour rappel, Aliou Bah a été condamné à deux ans d’emprisonnement par le tribunal de première instance de Kaloum pour « offense et diffamation » à l’encontre du chef de l’État via un système informatique. Son procès en appel se poursuivra le 22 avril 2025.
Aliou Diaguissa Sow


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