Le recensement biométrique des citoyens a été officiellement lancé à Conakry le 15 avril 2025 par les autorités. Il s’agit d’une phase cruciale dans le processus de retour à l’ordre démocratique. Entièrement digitalisé, ce processus pourrait néanmoins rencontrer quelques difficultés techniques. La directrice nationale des affaires politiques et de l’administration électorale, Djenabou Touré, a apporté des précisions sur l’importance de cette étape et les personnes concernées. « C’est une étape clé et essentielle pour le retour à l’ordre constitutionnel. Nous entamons une phase opérationnelle majeure : le recensement des citoyens guinéens âgés de 10 ans et plus. Cela permettra d’établir le registre national des personnes physiques, l’équivalent du registre de la population, dans lequel toutes les personnes âgées de 10 ans et plus seront enregistrées. Ce registre sera la base mère de toutes les données en Guinée. À partir de là, nous pourrons générer de nombreuses informations, notamment le fichier électoral. »
Elle ajoute : « On pourra ainsi identifier tous les citoyens âgés de 18 ans et constituer les listes électorales par commune, pour disposer d’un fichier national biométrique des électeurs. Ce fichier interagira aussi avec d’autres bases de données, notamment celui de la fonction publique et les services sociaux de base comme la santé et l’éducation. Sans actes de naissance, beaucoup de jeunes filles ou d’enfants sont contraints d’abandonner leurs études, notamment au niveau du baccalauréat, ou d’avoir recours à de faux documents. Ce registre contribuera donc au développement du pays, en permettant de connaître avec précision la population, de leur attribuer une identité juridique et numérique, et de lutter contre la falsification des documents. »
Interrogée sur la faisabilité du recensement dans les zones non électrifiées, Mme Touré se veut rassurante : « Nous avons équipé les kits de panneaux solaires. Même en Guinée forestière, où il pleut beaucoup, il y a suffisamment d’ensoleillement pour recharger les batteries. Chaque kit dispose de deux batteries, chacune ayant une autonomie de huit heures, soit seize heures de travail en tout. C’est un atout considérable. »
Enfin, elle précise que le déploiement se fera de manière progressive, afin de corriger d’éventuelles failles techniques liées à la nature numérique du système.
Mamadou Macka Diallo
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