Cellou Dalein Diallo dénonce : « Être militant de l’UFDG, c’est aujourd’hui presque un délit »

Ce samedi 26 avril 2025, lors de l’assemblée générale de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), son président Cellou Dalein Diallo n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il considère comme des dérives du régime militaire au pouvoir depuis le 5 septembre 2021. Il a notamment déploré la persécution dont serait victime Aliou Bah, ainsi que les disparitions forcées de leaders du FNDC et du journaliste Habib Marouane Camara, tout en pointant du doigt l’attitude de la justice guinéenne. 

Dès l’entame de son discours, Cellou Dalein Diallo a sévèrement critiqué le système judiciaire : 

« La justice est instrumentalisée. Elle déclenche des poursuites sans objet, prononce des condamnations sans base légale contre des leaders politiques, des acteurs de la société civile et parfois contre de simples citoyens qui ne font que critiquer ou dénoncer ce qu’ils considèrent comme des dérives du pouvoir et des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales », a-t-il déclaré. 

Prenant exemple sur le cas d’Aliou Bah, il a dénoncé : 

« Aliou Bah est persécuté, condamné à deux ans de prison pour offense au chef de l’État. Pourtant, il n’a jamais offensé qui que ce soit. Il a seulement eu le courage de dénoncer ce qu’il considère comme étant contraire à la loi et aux libertés fondamentales. Aujourd’hui, une peine de cinq ans de prison a été requise contre ce jeune que je salue au passage. C’est une preuve que cette justice est au service du pouvoir », a martelé le président de l’UFDG. 

Poursuivant son intervention, Cellou Dalein Diallo a mis en lumière l’ampleur de la campagne d’intimidation en cours : 

« Les magistrats eux-mêmes ont peur. La campagne d’intimidation ne vise pas seulement les acteurs de la société civile, mais aussi les industriels, les commerçants, les journalistes, les patrons de presse, les chefs religieux et les imams. Tout le monde est concerné, car ils veulent donner l’impression que toute la Guinée est mobilisée pour le maintien au pouvoir de Mamadi Doumbouya », a-t-il insisté. 

Plus loin, l’ancien chef de file de l’opposition a dénoncé la situation des militants de son parti : 

« Être militant de l’UFDG, c’est aujourd’hui presque un délit, une infraction qui vous expose aux kidnappings, aux arrestations et aux disparitions forcées. Je rappelle les cas de Foniké Manguè, Billo Bah, Habib Marouane Camara et Saadou Nimagan. Ce sont des faits inacceptables dans une société moderne. Mais tout cela participe de la volonté de l’État d’intimider pour faire taire toutes les voix dissonantes », a-t-il regretté. 

Pour finir, il a exigé la libération immédiate de tous les détenus : 

« Nous ne pouvons pas ne pas exiger la libération de Foniké Manguè, Billo Bah, Habib Marouane Camara et Saadou Nimagan. Nous ne pouvons pas ne pas condamner la persécution dont est victime Aliou Bah. Nous sommes un parti de valeurs », a-t-il conclu. 

Aliou Diaguissa Sow 

Tél : 627 51 44 41 

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