À l’occasion de la Journée internationale de la santé et sécurité au travail célébrée partout dans le monde, une conférence-débat a été animée ce lundi 28 avril 2025 par Mozei Kalivogui, formateur en hygiène, santé et sécurité. C’est l’École Nationale des Postes et Télécommunications (ENPT) de Kipé, dans la commune de Ratoma, qui a servi de cadre à cet événement ayant réuni deux conseillers du CNT ainsi qu’un représentant du ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi.
Selon un rapport de l’OIT, près de 3 millions de personnes meurent chaque année des suites d’accidents de travail. Présente à la conférence en tant que marraine de l’événement, l’honorable conseillère Seny Tonamou a salué l’initiative et s’est engagée à porter les préoccupations exprimées au sein de la commission des Affaires étrangères dont elle est membre.
« Nous sommes là pour célébrer la Journée internationale de la santé et sécurité au travail. Lorsque j’ai été sollicitée pour marraine cet événement, ce fut un réel plaisir d’accepter. La santé et la sécurité ne concernent pas uniquement les salariés, mais toute la société : hommes et femmes. C’est une problématique majeure aujourd’hui, notamment face aux nombreux accidents de travail et même aux incendies domestiques. Cela interpelle tout le monde, surtout nous, les décideurs.
Nous sommes ici non seulement pour marraine cet événement, mais aussi pour être les oreilles et les yeux de ces étudiants auprès des autorités. Il est important que leurs préoccupations, ainsi que celles des travailleurs en entreprise et même des citoyens dans leurs foyers, soient prises en compte. La santé et la sécurité doivent devenir une priorité pour l’État, afin de protéger la population contre les risques professionnels. Nous avons été très satisfaits de la présentation du conférencier et sollicitons un appui fort de l’État pour soutenir ces jeunes engagés dans la sensibilisation et l’information sur les risques liés aux activités quotidiennes. Nous invitons les autorités à multiplier ce type de conférences, y compris dans nos établissements et lieux de culte », a déclaré Mme Tonamou, avant d’assurer que le sujet sera porté devant la commission.
« Nous devons d’abord transmettre le message au sein de la commission pour que la question soit intégrée et débattue, avant de la soumettre à l’ensemble du CNT. C’est un devoir que nous accomplirons, par la grâce de Dieu », a-t-elle affirmé.
Le conférencier, Mozei Kalivogui, est revenu sur l’importance capitale de la santé et sécurité au travail, désormais un critère de plus en plus déterminant pour l’obtention d’un emploi.
« Selon l’Organisation Internationale du Travail, près de 3 millions de personnes meurent chaque année suite à un accident de travail. Ce chiffre alarmant doit interpeller tous les acteurs : décideurs, politiciens, entrepreneurs, employés. Chacun doit s’investir davantage pour être informé des risques professionnels et contribuer à leur prévention », a-t-il souligné.
Abordant la situation en Guinée, Mozei Kalivogui a reconnu que des efforts sont en cours, mais que de nombreux défis demeurent, notamment dans la collecte de données fiables.
« Lors de nos enquêtes auprès des entreprises, nous avons constaté des difficultés majeures. Souvent, les entreprises ne nous donnent pas accès aux informations. De plus, nombre d’entre elles ne disposent pas de documents relatifs à la santé et sécurité au travail. Mon ambition, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays ayant réussi à réduire considérablement les accidents de travail, est de tendre vers le zéro accident en milieu professionnel en Guinée. C’est difficile, mais pas impossible avec une politique rigoureuse, un suivi efficace, la formation des travailleurs aux risques spécifiques de leur milieu, et la mise en place de mesures préventives », a-t-il martelé.
Le formateur a également insisté sur la nécessité pour les employeurs d’équiper leurs employés en équipements de protection individuelle adaptés et de signaler les zones dangereuses.
« Grâce à ces actions, nous pouvons atteindre des résultats significatifs. En parallèle, il est crucial que les citoyens eux-mêmes prennent l’initiative de se former en santé et sécurité pour accroître leurs chances sur le marché du travail », a-t-il conclu.
Parmi les participants, Ousmane Soumah a exprimé son appréciation et souhaité l’élargissement de telles initiatives.
« J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt cette conférence. Elle est importante, même pour ceux qui ne sont pas encore employés, car la santé est primordiale. Sans elle, on ne peut pas travailler. La santé et la sécurité permettent de mieux se préparer et d’éviter les risques. Beaucoup ignorent tout de l’hygiène, santé et sécurité (HSS). J’ai par exemple un ami qui n’en avait jamais entendu parler. Ces personnes sont donc exposées à de nombreux dangers. Je souhaite que de telles conférences ou formations soient étendues », a déclaré Ousmane Soumah, avant d’inviter ses camarades à suivre des formations en hygiène, santé et sécurité au travail.
Mamadou Macka DIALLO
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