Ce jeudi 1er mai 2025, la République de Guinée, à l’instar des autres pays, célèbre la Journée internationale du travail. La cérémonie, qui a connu la présence du chef du Gouvernement, le Premier ministre Amadou Oury Bah, du ministre du Travail et de la Fonction publique Faya François Bourouno, des représentants du Mouvement syndical guinéen, du patronat et d’autres invités, s’est tenue au stade Général Lansana Conté de Nongo. À cette occasion, des travailleurs et travailleuses en uniforme ont défilé devant les autorités.

Dans son discours d’allocution, le secrétaire général de la CNTG et coordinateur du Mouvement syndical guinéen, Amadou Diallo, a rappelé que malgré certaines avancées, d’importantes questions restent encore en suspens.
« En dépit de certaines avancées significatives obtenues çà et là par le biais du dialogue social, il est à constater qu’il reste encore des sujets très brûlants », a-t-il déclaré, avant de retracer l’historique de cette journée.
« Le 1er mai 1886, les syndicats américains organisèrent des actions collectives en faveur de la journée de huit heures de travail. L’histoire commence par une prise de conscience des conditions inhumaines de travail et des brutalités policières envers les travailleurs et travailleuses du textile à Chicago, qui décidèrent de se mettre en grève contre leurs employeurs. Trois ans plus tard, en 1889, l’Internationale ouvrière décida de faire du 1er mai une journée internationale de commémoration pour le monde du travail.

En célébrant cette fête, nous ne pouvons passer sous silence une pensée pieuse pour nos illustres compagnons de lutte qui, tout au long de leur vie, ont sacrifié leur existence pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs et retraités de Guinée, et qui nous ont malheureusement quittés. Parmi eux, figurent les leaders et travailleurs tombés lors des événements de juin 2006 et janvier-février 2007, pour l’avènement de la démocratie et de la justice sociale », a rappelé Amadou Diallo.
Le coordinateur du Mouvement syndical guinéen a ensuite évoqué plusieurs revendications.
Le manque d’emplois sûrs et attractifs pour réduire progressivement le chômage massif et endémique des jeunes diplômés ;
La rétention des informations relatives aux indices de l’emploi ;
Les bas salaires, devenus insuffisants face au coût de la vie, en raison de plusieurs facteurs endogènes et exogènes incontrôlables, créant une véritable catastrophe dans le milieu des travailleurs et travailleuses ;
La faiblesse des pensions de retraite pour toutes les catégories d’anciens travailleurs, notamment pour les retraités de la CNSS ;
L’insécurité galopante, tant en milieu urbain que sur les axes routiers interurbains ;
La non-application des statuts particuliers de l’éducation.
« Toutes ces problématiques, et bien d’autres encore, ne peuvent qu’exacerber les tensions sociales si elles ne sont pas gérées de manière concertée. C’est pourquoi le Mouvement syndical a décidé de placer la Journée du 1er mai 2025 sous le signe de : « PAIX, LIBERTÉ, TRAVAIL DÉCENT ET JUSTICE SOCIALE » », a-t-il poursuivi.
Amadou Diallo a réaffirmé l’appel pressant du Mouvement syndical guinéen au Gouvernement de la Transition.
« Nous exhortons le Gouvernement à poursuivre les réformes en cours afin de réaliser notre ambitieux projet « Simandou 2040 », qui pose les bases solides d’une refondation inclusive et d’un développement harmonieux pour notre pays. »
Il a également encouragé et soutenu toutes les initiatives visant à :
Mettre en conformité les différents codes (CNPS, CNSS, Travail, etc.) ainsi que leurs textes d’application avec nos réalités actuelles et celles du monde du travail ;
Réviser les conventions collectives devenues obsolètes ;
Élaborer de nouvelles conventions partout où cela est nécessaire.
Enfin, tenant compte du dividende démographique et de l’impératif de justice sociale, il a invité le Gouvernement et les employeurs à : « Veiller sérieusement à la situation du chômage des jeunes pour éviter à notre pays une fracture sociale aux conséquences incalculables », a-t-il conclu.
Mamadou Macka DIALLO
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