La motivation des agents de la DGI : l’amélioration salariale

L’attitude des agents de l’administration ne dépend pas seulement de la formation reçue, elle est aussi fonction des relations hiérarchiques au sein du service et des méthodes mises en œuvre par l’administration. Pour ce faire, une plus grande attention doit être accordée aux mesures visant à mettre à la disposition de l’agent les moyens pour améliorer sa productivité. Selon François Villeroy de Galhau, « la première et la vraie richesse de la DGI réside dans ses agents : il est normal qu’ils en bénéficient en retour ».


Le problème de rémunération est souvent invoqué dans les tentatives de solution à la corruption dans les pays en voie de développement. Les nombreux cas de concussion, de pots de vin sont toujours considérés comme étant la conséquence d’une telle situation. Aussi pour résorber ce type de corruption, certains observateurs recommandent ils une valorisation de traitements de cette catégorie de fonctionnaires. Ainsi, pour éviter que le contribuable ne paye un montant des impôts inférieurs à celui qu’il devrait normalement acquitter, la rémunération des agents fiscaux devrait être attrayante et motivant, le travail des agents serait ainsi reconnu.
L’amélioration salariale, par son effet de motivation qu’elle entraîne chez les agents, est un atout majeur pour la motivation des agents, des primes proportionnelles peuvent aussi être instaurées.
Un cadre de déontologie devrait être mis en place pour améliorer l’éthique professionnelle. Une attention particulière mérite d’être portée à cet aspect car, la restauration de la déontologie administrative est une nécessité impérieuse pour l’efficacité de l’administration. Il est clair que le respect des règles de comportement dans une relation entre l’agent fiscal et le contribuable est essentiel à l’instauration d’un climat de confiance. Cette déontologie devra être respectée avec rigueur et sanctionnée sévèrement en cas de non-respect ou de déviation. C’est pourquoi, nous préconisons la mise en place de boîtes à lettre, dans les couloirs de la DGI, pour recevoir des courriers ou des rapports dénonçant, par exemple, le comportement indélicat des agents de l’administration. Il arrive souvent que des contribuables subissent ‘’des harcèlements’’ de la part de certains agents. Ne pouvant accéder à la hiérarchie ou ne sachant à qui s’adresser, ceux-ci subissent souvent à tort leurs mauvais agissements. Ainsi, des boîtes à lettre faciliteraient la communication entre contribuables et responsables de l’administration. Sans même donner leur identité, les premiers déposeraient des notes pour dénoncer certains actes et comportements, ce qui ne peut que conduire à l’amélioration et au respect de la déontologie. Retenons que l’enseignement, l’éducation et la sensibilisation des agents doivent faire l’objet d’une préoccupation fondamentale pour améliorer l’efficacité du système des impôts.

Dr Mamadou Aliou BAH, Inspecteur Principal des Impôts

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