Le rapport de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse est tombé en prélude à la Journée internationale de la liberté de la presse.
Placée 78ᵉ sur 180 pays évalués par RSF l’année dernière, la Guinée perd sa place et occupe désormais le 103ᵉ rang avec un score de 52,53.
Dans son rapport, Reporters sans frontières explique les raisons de ce recul :
« Le régime de transition, installé depuis le coup d’État de septembre 2021, n’a pas tenu ses promesses de garantir la liberté de la presse en Guinée », peut-on lire dans le document. Il y est également mentionné la répression de la presse privée, notamment par la censure des médias critiques et l’enlèvement d’un journaliste, en l’occurrence Habib Marouane Camara, porté disparu depuis plusieurs mois.
Sur le contexte politique, l’organisation de défense des journalistes à travers le monde souligne :
« Alors que le gouvernement de transition s’était engagé auprès de RSF à respecter la liberté de la presse juste après son arrivée au pouvoir en octobre 2021, les atteintes commises par les autorités se sont multipliées, notamment via la censure de plusieurs médias au ton libre et à grande audience. L’organe de régulation des médias, la Haute Autorité de la Communication (HAC), a tendance à s’aligner sur les autorités de la transition et a adopté une ligne plus dure envers les médias critiques. En décembre 2023, elle a retiré trois chaînes de télévision des bouquets télévisuels, dont deux sont désormais interdites pour des raisons de « sécurité nationale ». C’est également un « problème sécuritaire » que le ministre des Affaires étrangères avait invoqué pour justifier le blocage de l’accès aux réseaux sociaux dans le pays durant trois mois début 2024. »
RSF n’a pas manqué de rappeler les lourdes conséquences économiques de la fermeture de groupes de médias privés majeurs comme Espace FM, Espace TV, Djoma Médias et FIM FM, entraînant « une perte de plus de 700 emplois dans le secteur de la presse ».
Mamadou Macka DIALLO
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