La 03 mai est la journée internationale de la presse. C’est l’occasion de faire le point sur la liberté de la presse et plus largement l’exercice du journalisme à travers le monde.
En Guinée, il faut reconnaitre que la liberté de la presse est à l’agonie. L’avenir demeure très inquiétant pour les professionels de la plume et du micro. Des centaines de pères et mères de famille se sont retrouvés au chômage depuis 2024.
Journalistes baillonnés, censurés, kidnappés, contraints à l’exil, suspendus…Médias suspendus, fermés et agréments retirés, voilà la situation de la presse guinéenne en ce samedi 03 mai 2025. Le tableau est tellement sombre qu’on se croirait au XVème siècle.
Autrefois amis des journalistes et des médias, certains bénéficiaires de décret sont devenus aujourd’hui les pires ennemis de leurs « amis » d’hier. Ils se sont complètement métamorphosés. Ils sont devenus les « cauchemards » de la presse. Il faut obligatoirement se ranger de leur coté pour exister. Aujourd’hui, les journalistes Guinéens n’ont que deux choix à faire: s’auto censurer pour exister ou alors la fermer à défaut de subir toutes les conséquences citées ci-haut.
La presse guinéenne vit une sombre histoire de son existence. Les défis sont tellement nombreux que nous avons besoin d’un sursaut national contre les dérives autoritaires.
En lieu et place d’une fête, la presse guinéenne reclame sa liberté. Liberté d’exister, de penser, de choisir et de travailler en toute responsabilité.
Les gouvernants doivent avoir le dos large et voir les journalistes non pas comme des énnemis ou des opposants mais plutôt comme des partenaires de parcours d’autant plus que la presse est plus vieille que leur régime et elle continuera toujours d’exister (même après ce régime).
En lieu et place des intimidations, de la censure, des menaces et kidnapping, les dirigeants Guinéens devraient plutôt mettre la balle à terre. Les autorités doivent mettre les journalistes et les médias face à leurs responsabilités. Il faut rouvrir les médias fermés, libérer les journalistes kidnappés, organiser des séries de renforcement de capacités continues, associer le syndicat à la prise des décisions concernant la presse, faire une bonne application de la L002 sur la liberté de la presse, penser au droit des citoyens à une bonne information,… Ceci aiderait beaucoup à éviter les perpétuelles crises entre la corporation et le régime.
Quoi qu’il en soit, les journalistes Guinéens et leurs médias respectifs vivront encore et encore. N’en déplaise à leurs détracteurs. Tant pis pour ceux qui veulent voir une noble profession comme le journalisme, mourir de sa plus belle mort en Guinée. Le jour de la libération, les détracteurs de la presse guinéenne se morderont les doigts.
Vive la liberté de la presse pour que vivent la Démocratie, l’Etat de droit et le Développement.
Ramatoulaye Diallo
Journaliste