Après la clôture des débats, le procès en appel de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara condamné à quatre (4) ans d’emprisonnement et à une amende de dix (10) millions de francs guinéens et de son coaccusé Jin Sun Cheng alias Kim, poursuivis pour détournement de deniers publics et corruption, a franchi une nouvelle étape ce jeudi 8 mai 2025 devant la chambre des appels de la CRIEF : celle des réquisitions et plaidoiries.
À l’ouverture de l’audience, la parole a été donnée à l’avocat de l’État pour présenter sa plaidoirie. Celui-ci, sans s’attarder, a demandé à la cour de confirmer la décision rendue en première instance dans toutes ses dispositions relatives aux deux infractions. Il a également sollicité l’ordonnance de confiscation des biens d’Amadou Damaro Camara au profit de l’État.
Lorsque son tour est arrivé, le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré, a motivé ses réquisitions en ces termes. « Sur le délit de corruption, tel qu’énoncé dans les dispositions pertinentes de l’article 52, alinéa 3 de la loi sur la corruption, tout marché public doit obéir à des règles strictement contenues dans la loi gouvernant les marchés publics. En violant ne serait-ce qu’une seule de ces dispositions relatives à la passation des marchés publics, le comportement de l’auteur est assimilé à la corruption et puni comme tel. »
Poursuivant sa motivation, le procureur spécial a insisté. « En considérant que le marché attribué à la société de Monsieur Kim n’a pas respecté les règles fondamentales de passation des marchés publics, et que de nombreuses dispositions ont été violées, la conclusion est qu’il y a inéluctablement corruption, sur la base des dispositions de l’article 52 de la loi sur la corruption. C’est sur cette base que les premiers juges ont prononcé leur condamnation. »
Il a ensuite affirmé. « C’est pourquoi, Monsieur le Président, honorable assesseur, nous vous avons dit que nous étions d’accord sur toutes les dispositions du premier jugement, en tout cas dans son volet relatif à l’action publique. Nous réaffirmons que Monsieur Amadou Damaro a été condamné pour corruption. »
Pour conclure, le représentant du ministère public a déclaré. « Nous sommes d’accord sur toutes les dispositions relatives à l’action publique contenues dans le jugement de première instance. Nous vous invitons donc à vous saisir pleinement de cette procédure et à confirmer ce jugement en toutes ses dispositions concernant l’action publique. Telles sont les réquisitions du ministère public. »
Aliou Diaguissa Sow
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