Le Premier ministre Amadou Oury Bah a affirmé, lors du Forum Africa CEO tenu en Côte d’Ivoire le 12 mai 2025, que l’élection présidentielle en Guinée se tiendrait en décembre 2025. Une déclaration qui suscite des réactions au sein de la classe socio-politique. Contacté par notre rédaction, Abdoulaye Kourouma, président du Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), a exprimé son scepticisme quant à la crédibilité de cette annonce.
« Dans cette affaire de transition et de retour à l’ordre constitutionnel, on ne sait plus à qui se fier. Tantôt, c’est le Premier ministre qui fait des annonces ; tantôt, on engage le Président à travers un décret ; tantôt, c’est le ministre porte-parole qui dit le contraire. Aujourd’hui, on ne sait plus qui croire », déplore-t-il.
Selon lui, une élection implique une compétition, donc une participation des acteurs politiques et de la société civile. Il estime qu’en l’absence d’une démarche inclusive, ces annonces n’ont aucune valeur.
« Une élection, c’est une compétition entre individus ou groupes, notamment des partis politiques et des organisations de la société civile. Cela suppose leur implication. Si tel n’est pas le cas, alors on est face à des annonces unilatérales. On fait parler le Président pour ensuite le faire se dédire », a-t-il ajouté.
« Il n’y a pas de chronogramme fixe »
Poursuivant, Abdoulaye Kourouma remet en question l’existence d’un plan clair pour un retour à l’ordre constitutionnel. « Pour moi, il n’y a même pas de chronogramme précis. On avance à tâtons. En toute honnêteté, les personnes qui gèrent cette situation ne sont pas des professionnels. Cela décrédibilise et affaiblit notre autorité. Il faut impérativement associer les acteurs concernés afin de convenir ensemble, dans la sérénité, d’un retour à l’ordre constitutionnel. »
Enfin, il affirme que le chef du gouvernement n’a aucune maîtrise de la situation actuelle. « Je n’accorde aucun crédit à ce que dit un porte-parole du gouvernement, ni même au Premier ministre concernant le retour à l’ordre constitutionnel. Ce dernier a, à deux reprises, fait dédire le Président par décret. Cela prouve son incapacité à gérer la transition. Il ne faut pas se voiler la face : il ne contrôle rien », a-t-il martelé.
Mamadou Macka DIALLO
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