Ce mercredi 14 mai 2025, la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a rendu publique sa décision dans l’affaire opposant l’État guinéen à l’ancien ministre Dr Ibrahima Kourouma et son co-prévenu, Mohamed V. Sankhon. La cour a condamné Dr Kourouma pour enrichissement illicite, à des peines lourdes, notamment le paiement de 5 milliards de francs guinéens à titre de dommages et intérêts au profit de l’État. En revanche, Mohamed V. Sankhon a été acquitté, la cour ayant estimé que les faits de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite n’étaient pas établis à son encontre.
À la sortie de la salle d’audience, l’unique avocat de l’État présent, Me Faya Gabriel Kamano, a exprimé la déception de la partie civile :
« C’est une décision mitigée. Elle ne nous satisfait pas du tout, parce que nous avons demandé beaucoup plus. Contrairement à nos prétentions, et à celles du ministère public, un des prévenus a été renvoyé des fins de la poursuite pour les délits de corruption et d’enrichissement illicite. Et Dr Ibrahima Kourouma n’a été retenu que pour un seul délit, celui d’enrichissement illicite », a-t-il regretté.
L’avocat annonce qu’il fera rapport à l’Agent judiciaire de l’État, et qu’une décision sera prise en concertation. Il ajoute :
« Nous avions demandé beaucoup plus de dommages et intérêts. L’État a subi d’énormes préjudices, et sur ces préjudices, seuls 5 milliards de francs guinéens lui ont été accordés. »
Me Kamano souligne également que l’action publique n’a pas été engagée par la partie civile, mais que les deux volets — pénal et civil — sont intimement liés :
« Il est vrai que l’action publique a été déclenchée par le ministère public, le procureur spécial. Mais ces deux actions sont étroitement liées. Et vous avez vu que Mohamed V. Sankhon, ayant été renvoyé des fins de la poursuite, n’a été condamné à rien. »
Enfin, l’avocat de l’État compte sur le parquet spécial pour interjeter appel :
« Nous estimons que même sur l’action publique, il faut revenir dessus. Et là, nous comptons sur l’appel du ministère public », a-t-il conclu.
À noter qu’aucun avocat de la défense n’était présent dans la salle d’audience ce mercredi pour commenter la décision.
Aliou Diaguissa Sow
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