Dans une lettre adressée au président de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée), Mamadou Saidou Diallo, Président du Conseil National des Sages du parti, a exprimé son profond mécontentement face aux décisions et agissements internes, notamment l’exclusion controversée de son fils Ousmane Gaoual Diallo. Il dénonce l’absence de procédure régulière et l’atteinte à son honneur, tout en appelant à la préservation des valeurs fondatrices du parti.
Nous vous proposons ci-dessous la lettre qu’il a, depuis Paris capitale française, adressé au Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), El Hadj Cellou Dalein Diallo.
Mamadou Saidou Diallo
Président du Conseil National des Sages
De l’UFDG en séjour à Paris
A Monsieur le Président de l’UFDG
Elhadj Mamadou Cellou Dalein Diallo
Monsieur le Président,
C’est bien malgré moi que je me permets de vous adresser la présente lettre de protestation face aux provocations verbales publiques dont je suis l’objet depuis que vous avez exclu Ousmane de l’UFDG. Je suis souvent cité dans la presse par les responsables du parti alors que je me suis imposé un silence coupable devant les violations de textes fondateurs du parti et les manquements aux procédures en matière de sanctions disciplinaires.
La forme a été piétinée en ce sens que l’accusé a été exclu de l’UFDG à Mamou le 22 mai 2022, par monsieur Abdoulaye Bah, membre du Conseil politique, sans aucune forme de procès et avant toute délibération d’une instance quelconque du Parti. Son compte-rendu réclamé par le V. Président Dr Fodé Oussou Fofana a été présenté devant.
Cette déclaration de monsieur Bah constitue une faute gravissime entrainant de lourdes sanctions au regard de l’article 47 : l’alinéa 1 traite de la crédibilité du parti, des qualités et comportement des militants et responsable, l’alinéa 2 impose aux militants, responsables et organismes du parti soumettre les contentieux qui surviennent dans le cadre du fonctionnement du Parti aux structures et canaux appropriés pour règlement et l’aliéna 3 qualifie de faute grave toute violation de ce principe.
M. Bah a violé ce principe du règlement intérieur et au lieu d’être mis en accusation par le Conseil politique, est applaudi et sa déclaration d’exclusion validée dans la précipitation inhabituelle dans l’UFDG. J’ai tenté de rectifier le tir, mais j’ai été traité de partisan de mon fils par le VP Fodé Oussou Fofana.
J’ai compris que monsieur Bah était en mission à Mamou pour annoncer une décision d’exclusion manifestement illégale et disproportionnée d’un cadre qui n’avait jamais été blâmé ni suspendu, plus grave sans bénéfice du doute et sans bénéfice des dispositions règlementaires lui donnant le droit de se défendre contradictoirement et droit de recours. La sanction extrême (4ᵉ degré) à la première faute présumée est infligée sans procès !
Faut-il rappeler que la décision d’exclusion relève de la compétence de la Direction nationale du parti sur la base d’un procès équitable permettant au mis en cause de se défendre contradictoirement devant le conseil de discipline du Parti ou l’organisme dirigeant conformément aux dispositions statutaires et réglementaires. Le conseil politique en ignorant ces principes est lui-même en conflit avec nos textes fondateurs.
Monsieur le Président, vous savez bien que je connais les textes du parti pour avoir participé à leur rédaction et relecture avec notre compagnon de lutte feu Faya Koundouno, paix à son âme. Je me suis tu volontairement, mais je ne suis pas dupe. La seule double-appartenance interdite à l’UFDG est de militer dans un autre parti. Nulle part, il n’est indiqué dans nos textes, que pour appartenir à un gouvernement, il faille l’autorisation du parti ou de son président.
Et puis, Monsieur le Président, vous savez bien que le ministère de l’habitat n’a rien à voir avec le patrimoine bâti public directement rattaché à la présidence de la République. Pourquoi imputer la démolition illégale de votre maison à Ousmane, alors que la décision est prise ailleurs. ? Bah estime qu’Ousmane devait dénoncer la décision du gouvernement, mais vous connaissez le principe de solidarité gouvernementale. Des milliers de bâtiments ont été cassés par le gouvernement conté à Kaporo-rails, je n’ai pas souvenance d’une voix discordante d’un ministre, à plus forte raison d’une démission, à moins de me tromper.
Je rappelle tout ça pour relativiser pour aller à plus important. Je me suis battu toute ma vie politique dans l’opposition et j’espérais être de la mouvance cette fois-ci, mais je suis à bout.
Je vous prie de donner des consignes fermes aux responsables du Parti et aux communicants, d’éviter de m’impliquer dans leurs débats publics me demandant de témoigner contre mon fils. Je suis capable de répondre.
La dernière provocation date de vendredi par M Joachim P Millimono qui affirmait que le père d’Ousmane a participé à 3 réunions débattant de l’exclusion de son fils, ce qui est contraire à la vérité. Je n’ai pas siégé au conseil depuis le jour de dénonciation de Ousmane par ? Abdoulaye Bah et la programmation de réunions sur son cas.
Ce qui me chagrine le plus monsieur le Président, c’est que vous ne m’avez pas rendu le dépôt confié à Paris à l’hôtel PULMAN ; j’ai honte de mon fils que j’ai convaincu de vous suivre alors qu’il avait un autre projet. Pourtant, vous m’avez dit que le problème de Ousmane, c’est votre entourage avec lequel il ne s’entend pas. Vous avez loué ses compétences, son courage, son engagement et sa fidélité, il n’y a pas longtemps.
Votre entourage a eu raison de lui et vous avez validé la décision qui vous a été soumise contre Ousmane parce qu’il a bénéficié d’une promotion dans une transition que vous avez magnifiée à travers le monde avec notre soutien, car la junte n’était pas notre ennemie.
Dans l’espoir que vous voudrez bien faire prendre les dispositions nécessaires à la préservation de mon honneur et de ma dignité à 87 ans, je vous prie de croire à mes sentiments de très haute considération.
Paris le 24 juin 2023
Mamadou Saidou Diallo
Président du Conseil national des sages