Condamné ce jeudi 22 mai à trois ans et demi d’emprisonnement et au paiement d’une amende de cinq millions de francs guinéens par la chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) pour détournement de deniers publics et des faits assimilés à la corruption, Amadou Damaro Camara voit sa condamnation confirmée en appel.
Son avocat, Me Lancéi 3 Doumbouya, affirme que la défense ne peut en aucun cas se réjouir d’une telle décision, compte tenu des éléments qu’elle estime être contenus dans le dossier. « Notre première impression est un profond sentiment de tristesse, au regard des faits développés et soutenus. Depuis le début de cette procédure jusqu’à cette décision, nous avons été particulièrement surpris par la condamnation du président Amadou Damaro Camara pour des faits de détournement et de corruption assimilée. Le condamner à trois ans et six mois d’emprisonnement, ainsi qu’au paiement de milliards de francs guinéens au titre de dommages et intérêts au profit de l’État, ne peut en aucun cas réjouir la défense. Elle a toujours soutenu, démontré et prouvé que, compte tenu des faits articulés contre lui, aucune condamnation ne devait être prononcée à son encontre. C’est vrai, certains peuvent s’en réjouir, mais nous, au vu des éléments du dossier, il n’y a vraiment pas lieu de se réjouir », a déclaré Me Lancéi 3 Doumbouya.
Interrogé sur un éventuel pourvoi en cassation, l’avocat ne laisse place à aucune hésitation. « Naturellement, le droit doit être dit dans ce dossier. S’il y a d’autres considérations, franchement, c’est déplorable. Nous sommes avocats, et nous entendons le rester. C’est le message que nous avons toujours porté. Aujourd’hui c’est lui, demain, qui sait ? Les décisions de justice doivent être fondées sur les éléments de preuve et les faits, et non sur des considérations extérieures au dossier. C’est pourquoi il est impératif qu’un pourvoi soit formé. Car si une telle décision venait à demeurer dans les annales judiciaires de la République sans être contestée, ce serait une honte pour tout professionnel du droit », martèle-t-il.
Aliou Diaguissa SowTél. : 627 51 44 41