Ce 22 mai 2025 marque une année depuis le retrait des licences de trois groupes de médias privés majeurs en Guinée : Hadafo Médias (Espace TV et Espace FM, Sweet FM), Djoma Médias et le Groupe FIM. Une décision gouvernementale qui continue de susciter incompréhension et regrets chez de nombreux citoyens. Dans les rues de Conakry, plusieurs voix s’élèvent pour appeler à une issue concertée entre les autorités et les responsables de ces organes, dans l’intérêt du droit à l’information et du pluralisme médiatique.
« La fermeture de ces médias ne nous a pas arrangés »
Ibrahima Barry, commerçant et auditeur fidèle, estime que la suspension de ces chaînes a entraîné un vide informationnel. « La fermeture de ces médias ne nous a pas arrangés. C’est à travers eux que nous obtenions nos principales informations. Depuis, je ne suis plus informé comme avant. Je me rabats parfois sur Bonheur FM, mais ce n’est pas pareil. J’invite les autorités et les patrons de ces médias à trouver un terrain d’entente. Il faut qu’ils s’asseyent et se parlent, car avant tout, ils sont Guinéens. Même la langue et les dents se disputent parfois, mais finissent toujours par se réconcilier. Il en va de l’intérêt des citoyens, mais aussi de l’État, qui a besoin de savoir ce qui se passe réellement dans le pays », plaide-t-il.
« Sans ces médias, on comprend moins ce qui se passe »
De son côté, Mamadou Moustapha Diallo, résident du quartier Petit Simbaya (Ratoma), déplore l’absence des débats contradictoires à l’antenne, tout en appelant à un retour à l’antenne encadré par les règles de déontologie journalistique. « Ces médias nous manquent énormément. Le matin, après avoir mangé du lafidi, on aimait écouter les débats politiques. C’est grâce à eux qu’on entendait les responsables défendre leurs idées. Aujourd’hui, on est désorientés. L’État doit autoriser leur réouverture, à condition que le travail se fasse dans le respect de l’éthique et de la déontologie. Les débats contradictoires manquent cruellement à notre espace médiatique », regrette-t-il.
« Qu’on laisse les radios travailler »
Installé dans un café du même quartier, Mohamed VG, jeune habitant de Petit Simbaya, se montre plus réservé mais favorable à une réouverture des médias suspendus. « Je n’écoutais pas trop ces radios, mais leur fermeture a quand même été décevante. Quand le gouvernement décide, on ne peut pas faire grand-chose, mais je pense qu’il faut les laisser travailler. Depuis la coupure d’Espace TV, c’est compliqué pour ceux qui la suivaient régulièrement. Il faut qu’on trouve une solution », a-t-il souhaité.
Alors que le silence continue de régner sur les antennes de ces groupes médiatiques, l’appel des citoyens en faveur d’un retour à l’antenne se fait de plus en plus entendre, dans un contexte où l’accès à une information plurielle reste une exigence démocratique.
Mamadou Macka DIALLO
666 660 366