Procès en appel à la CRIEF : Amadou Damaro Camara condamné à 3 ans et demi de prison et au paiement d’un milliard GNF d’amende

Le verdict tant attendu du procès en appel opposant l’État guinéen à l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, et plusieurs coaccusés, a été rendu ce jeudi 22 mai 2025 par la chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Ces derniers étaient poursuivis pour des faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption, prise illégale d’intérêts et complicité. 

Dans sa décision, le juge Daye Mara a déclaré les appels recevables. Au fond, sur l’action publique, la cour infirme partiellement le jugement initial. Ainsi, elle a estimé que les faits de corruption ne sont pas établis à l’encontre de Jin Sun Sheng alias « Kim », qu’elle renvoie en conséquence des fins de poursuite. 

En revanche, l’ex-président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, a été reconnu coupable de détournement de deniers publics et de faits assimilés à la corruption. À ce titre, il est condamné à 3 ans et 6 mois d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 5 millions de francs guinéens. 

Concernant Michel Kamano, ancien premier questeur de l’Assemblée nationale, la cour a confirmé sa condamnation pour détournement de deniers publics, corruption, blanchiment de capitaux et enrichissement illicite. Il écope de 5 ans d’emprisonnement, assortis d’une amende de 10 millions de francs guinéens, et un mandat d’arrêt a été décerné à son encontre. 

Par ailleurs, la cour a validé la confiscation au profit de l’État guinéen de plusieurs biens appartenant à Michel Kamano. Il s’agit notamment de 15 parcelles à Dabompa (Conakry), d’une plantation de 16 hectares à Kissidougou, d’une autre de 50 hectares à Mambia (Kindia), et de deux parcelles à Mania (Forécariah), conformément à l’ordonnance de saisie pénale n°290 C.I. CRIEF 2022 du 16 août 2022. 

Sur l’action civile, la cour a reconnu la constitution de partie civile de l’État guinéen, représenté par l’agent judiciaire de l’État. Elle réforme le jugement de première instance et, statuant à nouveau, condamne Amadou Damaro Camara à verser un milliard de francs guinéens à titre de dommages et intérêts à l’État. Michel Kamano est quant à lui condamné à verser 5 milliards de francs guinéens pour les mêmes motifs. 

Cependant, la cour déboute l’État de sa demande supplémentaire, la jugeant mal fondée. 

La juridiction a aussi confirmé la mainlevée des saisies portant sur plusieurs biens appartenant à Amadou Damaro Camara, notamment : un duplex en construction à Matoto, des maisons à Kérouané, Damaro, N’Zérékoré et Kankan, une plantation de 5 hectares, 10 tracteurs à Monchon et une maison à Sonfonia. 

Enfin, la cour condamne solidairement Amadou Damaro Camara et Michel Kamano aux frais de justice et ordonne la publication du verdict dans le Journal Officiel de la République. 

À noter qu’Amadou Damaro Camara pourrait retrouver la liberté dans les prochains jours, ayant déjà purgé la majeure partie de sa peine en détention préventive. 

Aliou Diaguissa Sow 

627 51 44 41 

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