Après l’annonce du retrait de permis d’exploitation minière à plus de cent sociétés minières opérant en Guinée, le gouvernement de la transition a organisé une conférence de presse ce jeudi 22 mai 2024 à Conakry pour éclairer l’opinion publique. Devant la presse, le ministre secrétaire général de la présidence, le Général Amara Camara, en compagnie du porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a apporté des explications sur cette mesure jugée radicale par certains observateurs.

Selon le Général Camara, cette décision s’appuie sur les dispositions du code minier guinéen. « Les permis, il n’est écrit nulle part que pour retirer un permis, il faut mettre le motif du retrait du permis. Par contre, un permis ne peut pas être retiré sans que les raisons pour lesquelles le permis a été retiré ne soient justifiées », a-t-il affirmé, en précisant que « la plupart des permis sont dans des états de manquement par rapport au code minier ».
Le haut responsable de la présidence a également précisé les bases légales de cette décision, en citant plusieurs articles du code minier invoqués dans le décret présidentiel lu à la télévision nationale. Il s’agit notamment de l’article 3 sur le droit de propriété de l’État, l’article 34 relatif au début d’exploitation d’un permis, l’article 77 sur les conditions de renouvellement, l’article 82 sur la fin des titres miniers, l’article 88 portant sur le retrait des autorisations et l’article 89 concernant l’extinction des droits et obligations. « L’article 3 a été mentionné spécifiquement pour rappeler que les différents permis devraient faire leur retour dans la zone stratégique de l’État », a insisté le Général Camara.
Pour mémoire, c’est le 14 mai 2024 qu’un premier décret a été lu à la télévision nationale, annonçant le retrait des permis de plus de 40 sociétés minières pour non-respect des cahiers de charges. Le lendemain, un arrêté complémentaire a élargi la mesure à plus de 100 entreprises, notamment concernant les permis de recherche et les autorisations d’exploitation de carrières permanentes.