Consécutivement au retrait de plusieurs dizaines de permis miniers dans un contexte d’assainissement du cadastre minier, la Chambre des Mines de Guinée a tenu ce jeudi, 22 mai 2025, une importante réunion au siège de l’organisation à Conakry. Cette rencontre entre le président du Conseil d’administration de la Chambre des Mines, M. Ismaël Diakité et plusieurs autres dirigeants des sociétés minières, a aussi été réhaussée de la présence du ministre en charge du secteur, M. Bouna Sylla. Un cadre d’échange qualifié de fructueux parce qu’ayant permis non seulement d’expliquer la démarche de l’Etat guinéen, mais aussi et surtout recueillir des avis des professionnels et acteurs du secteur.
D’abord, pour le ministre des Mines et de la Géologie Bouna Sylla, «le processus qui est engagé n’est pas destiné contre un individu quelconque». «C’est juste s’assurer que les investisseurs respectent les règles du jeu », ajoute-t-il.

Selon le président du Conseil d’administration de la Chambre des Mines de Guinée, M. Ismaël Diakité, vingt-six (26) directeurs généraux, représentant six nationalités avec des profils différents, ont partagé leurs perceptions sur cette action du gouvernement. Et, fait important, «l’unanimité s’est dégagée sur le fait que cet assainissement du cadastre minier est une démarche responsable, nécessaire et professionnelle, visant à éliminer les titres non conformes et à renforcer la transparence du secteur », a-t-il fait savoir.
«Premièrement, ça permet de détecter toutes les compagnies minières détentrices de titres miniers non conformes afin d’être éliminés du cadastre qui est suffisamment chargé. Et la non-conformité se traduisant par le manque ou l’insuffisance de respect des conditions liées aux titres qui ont été délivrés … Nous avons eu la surprise agréable, le ministre des Mines et de la Géologie, qui est venu non seulement nous expliquer le rationnel derrière la décision du gouvernement, et surtout nous a donné un certain nombre de détails utiles concernant les critères indiscriminés qui ont prévalu pour le retrait de certains titres miniers et le reclassement des zones concernées dans les zones stratégiques de l’Etat.
Également, il a voulu répondre à un certain nombre de questions qui ont été soulevées par les membres, en commençant par la question de l’application des décisions, avec la présence sur certains sites miniers ou dans les bureaux des forces de défense et de sécurité, avec également l’implication de certains préfets, sans implication directe de l’inspecteur général ou de l’inspection régionale des mines. Il y a également des questions relatives, justement, à la perception selon laquelle, oui, des membres ont été touchés, directement ou indirectement, mais est-ce qu’il y a un recours possible, gracieux ? Ici aussi, le ministre a pu répondre à ça, en disant qu’il y a des droits qui sont prévus dans le code minier et que l’exercice des droits-là était normal », a relaté à la presse M. Ismaël Diakité, président du Conseil d’administration de la Chambre des Mines de Guinée.

L’autre pan du sujet, c’est la mesure conservatoire prise par les autorités concernant les comptes bancaires des entreprises minières concernées. « Il s’agit de mesures conservatoires pouvant permettre de garder sur les comptes des montants qui pourraient servir à faire face aux dettes fiscales, aux dettes sociales, également aux dettes liées à la restauration des sites qui pourraient être abandonnées par certains investisseurs indélicats. Donc c’est une mesure conservatoire pour pouvoir justement combler ces déficits éventuels qui peuvent exister lorsqu’un investisseur abandonne le site et s’en va dans un endroit inconnu », nous explique le président du Conseil d’administration de la Chambre des Mines. Mais, ajoute-t-il, «on va continuer à s’impliquer à ses côtés pour comprendre le rationnel davantage, voir comment les choses vont évoluer et pour certains qui sont directement impactés, envoyer justement les recours gracieux pour pouvoir faire prévaloir leurs droits ».
Aliou Diaguissa Sow
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