L’Union des Forces Républicaines (UFR) tient finalement son congrès national au siège du parti, situé à Matam. Avant le début du scrutin, le président sortant, Sidya Touré, s’est adressé aux militants et sympathisants réunis pour l’occasion. Dans son discours, l’ancien Premier ministre a dénoncé un contexte de blocage politique en Guinée et appelé à un dialogue inclusif entre les acteurs socio-politiques et les autorités en place.
« Aujourd’hui, nous sommes dans une situation pratiquement de blocage. Nous avons fait des tentatives, à l’époque. Moi-même, je me suis retrouvé à l’extérieur après qu’on m’a expulsé de ma maison. Et nous nous sommes retrouvés, mais la Guinée est toujours là. Tout ce qui se fait aujourd’hui pose problème : le manque de démocratie, la violence répétée, et surtout, quand vous regardez tout ce qui concerne la Guinée, qu’est-ce que vous entendez ? On a détourné ceci, on a volé cela.
C’est un vrai drame. Je sais que des efforts sont faits, mais ça ne va pas dans le bon sens. Alors, quelle est la solution ? Nous, nous n’avons pas d’armes. La solution, c’est de dialoguer. Nous l’avons dit : il faut que nous puissions trouver les moyens de nous retrouver pour discuter de l’avenir de la Guinée. Cela, les dirigeants d’aujourd’hui devraient le comprendre, parce que c’est la seule solution », a affirmé Sidya Touré.

Poursuivant son intervention, le candidat sortant a mis l’accent sur les priorités socio-économiques du pays et la nécessité de construire un consensus politique minimum pour faire avancer la Guinée.
« Il y a un besoin de trouver du travail pour les jeunes. Il y a un besoin de créer de la richesse.
Toutes ces choses-là ne peuvent se réaliser que si nous arrivons à nous entendre, au moins sur un minimum. On peut ne pas être d’accord sur tout, mais nous devons nous accorder sur l’essentiel pour faire progresser ce pays. Sur ce point, notre position est constante. Aucun développement durable ne peut se faire en excluant une partie de la société. C’est ensemble, dans l’union, que nous pouvons bâtir un État fort, une véritable démocratie et une économie dynamique et inclusive », a-t-il martelé.
Sidya Touré a également évoqué la situation des militants et figures de la société civile en difficulté, en rendant hommage aux disparus et détenus politiques, ainsi qu’au journaliste Habib Marouane Camara.
« Nous avons dénoncé la violence, nous avons dénoncé un certain nombre de choses, et c’est pourquoi nous rendons encore hommage à nos amis : Fonikê Menguè, Billo Bah, Marouane, et le jeune Aliou Bah, qui vient d’être condamné. Nous avons aussi un secrétaire général de la jeunesse en exil. Je ne vais pas pleurer sur mon propre sort, mais nous restons tous attentifs à ce que nous pouvons faire.
La démocratie est notre créneau, les élections sont notre créneau. Mais comment y parvenir si d’un côté il y a les militaires, et de l’autre, la société civile et les partis politiques ? C’est le dialogue qui peut rassembler tout cela », a conclu Sidya Touré.
Mamadou Macka DIALLO
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