Dans l’après-midi de ce vendredi 30 mai 2025, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, accompagné des ministres des Affaires étrangères ainsi que de la Jeunesse et des Sports, a procédé à la remise officielle d’instruments à dix orchestres nationaux. La cérémonie s’est tenue à l’esplanade du Palais du Peuple.
L’événement a débuté par un carnaval géant, parti du siège de la FEGUIFOOT jusqu’à l’esplanade du Palais du Peuple, suivi d’une prestation artistique. À cette occasion, des kits audiovisuels modernes ont également été remis aux troupes de cinéma populaire.

Devant une foule d’artistes massivement mobilisés, le ministre Moussa Moïse Sylla a déclaré qu’il s’agit là d’un véritable réveil du patrimoine musical guinéen :
« C’est un moment historique que nous vivons aujourd’hui. Une étape majeure, non seulement pour notre politique culturelle, mais pour l’âme même de la République de Guinée, grâce à la vision de l’homme du 5 septembre, Son Excellence Monsieur le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya.
La cérémonie qui nous réunit aujourd’hui n’est pas une simple remise d’instruments. Ce n’est ni un geste banal, ni un événement ponctuel.

Elle symbolise, dans toute sa portée, le réveil profond de notre patrimoine musical, la réhabilitation de nos récits, la réinvention de nos imaginaires et la reconquête de notre fierté culturelle. Car dans chaque guitare remise aujourd’hui, dans chaque djembé, dans chaque corde de kora pincée ou de balafon frappée, c’est une partie de l’âme guinéenne qui reprend vie. Ce sont nos régions, nos préfectures, nos villages et nos quartiers qui retrouvent leur souffle, leurs vibrations, leurs voix. »
Poursuivant son intervention, le ministre a annoncé un programme ambitieux :
« Nous lançons ici un vaste chantier de renaissance orchestrale, enracinée dans la mémoire glorieuse de notre passé musical, mais résolument tournée vers l’avenir.
Nous refusons l’immobilisme. Ces formations musicales ne seront pas de simples vestiges folkloriques subventionnés. Elles deviendront des entités vivantes, dynamiques, économiquement viables, capables de produire, de se produire, de rayonner et de générer leurs propres revenus.

C’est donc une relance, certes historique, mais avec un nouveau modèle économique. L’État, pour sa part, s’engage à créer un environnement favorable, à faciliter l’accès aux espaces, aux opportunités, aux ressources, mais ne financera pas directement leur fonctionnement. »
Moussa Moïse Sylla a également souligné la portée symbolique de l’événement :
« Cette cérémonie est aussi une déclaration de souveraineté culturelle.
Nous refusons que notre pays continue d’être un simple réceptacle d’influences extérieures. Nous voulons redevenir source, matrice, inspireur. La place centrale accordée aujourd’hui à la culture dans nos politiques publiques ne relève ni du hasard ni d’une simple volonté.
Elle s’inscrit dans un mouvement mondial et continental, soutenu par des instruments juridiques de référence tels que la Convention de 2005 de l’UNESCO sur la diversité des expressions culturelles, l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable, ou encore la Charte de la Renaissance culturelle africaine de l’Union africaine.
Tous ces textes consacrent la culture comme un levier fondamental du développement humain, de l’inclusion sociale, de la paix durable et de la croissance économique. En y adhérant pleinement, la Guinée affirme sa fidélité aux engagements internationaux tout en traduisant dans les actes une conviction profonde. »

Dans ce secteur en pleine expansion à l’échelle mondiale, le ministre a affirmé que la Guinée entend jouer sa partition :
« C’est dans cet esprit que le gouvernement, sous la houlette du président de la République, a institué au sein de notre ministère un Service national des industries culturelles et créatives.
Cette structure, inédite par son envergure et sa mission, symbolise une volonté politique clairement assumée de bâtir une économie culturelle solide, organisée et compétitive, capable de transformer la créativité guinéenne en richesse, en emploi et en influence.
Mais notre engagement ne s’arrête pas aux formations orchestrales. Aujourd’hui, nous remettons également des kits audiovisuels aux troupes de cinéma populaire. Car nous savons ce que représente le septième art dans notre société : un miroir de nos réalités, un outil d’éducation, un puissant vecteur de paix, de sensibilisation et de cohésion sociale. »
Avant de clore son discours, le ministre a tenu à rendre hommage aux artistes du théâtre :
« Pendant des décennies, les comédiens, les troupes de théâtre itinérantes, les humoristes ont su, avec talent et passion, faire passer les messages les plus nobles dans nos foyers, sur les places publiques, dans les écoles, dans les quartiers.
Par leurs scènes, leurs mots, leurs rires, ils ont adouci nos douleurs et éveillé nos consciences. Je tiens, au nom du président de la République, à leur rendre hommage. »
Parmi les bénéficiaires de cette remise figurent des groupes emblématiques comme le Nimba Jazz de Nzérékoré, Kèbèndo Jazz de Guéckédou, Horoya Band National, et bien d’autres formations musicales du pays.
Mamadou Macka DIALLO
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