A l’instar des autres régions sanitaires du pays, la campagne de distribution de moustiquaires imprégnées (d’insecticide) à longue durée d’action {MILDA} se poursuit à Kankan et dans quatre autres préfectures périphériques de son ressort. Depuis le 25 mai, date du démarrage des opérations, 2.635 agents et 321 superviseurs sont équipés et déployés jusque dans les villages les plus reculés afin de toucher tous les ménages.
C’est une synergie d’action du ministère de la santé et de l’hygiène publique à travers le programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) en collaboration avec des ONG dont AGIL et institutions internationales impliquées dans le système de santé. Objectif, combattre de manière plus efficace, le paludisme qui constitue la première cause de décès dans les structures sanitaires.
De Kankan à Kouroussa, de Siguiri à Kérouané en passant par Mandiana, les premières gouttes d’eau commencent à tomber du ciel, une période propice à l’éclosion des œufs de moustique ( anophèle), l’agent vecteur du paludisme. Pour endiguer le mal, la campagne en cours prévoit de distribuer gratuitement 13.339.970 moustiquaires aux habitants de la région. Dors et déjà, les signaux d’une campagne réussie illumine les esprits, à part du retard accusé dans l’acheminement des colis de moustiquaire dans certains villages comme Douako et Kancéréya situés à plus de 100 km de Kouroussa-centre, le chef-lieu. Des horaires supplémentaires ont été préconisées pour permettre à tous de se procurer de moustiquaires, comme l’explique l’autorité sanitaire locale
« Depuis le 25 mai dernier, on a commencé la distribution des moustiquaires dans notre district sanitaire, à l’exception de Douako et Kancéréya. Ce n’est qu’hiver { mardi 27 mai ndlr } que nous y avons commencé à satisfaire la population en continuant jusqu’à des heures tardives. Je vous avoue que la distribution de MILDA se passe très bien dans notre district sanitaire et que la population a massivement adhéré à la cause »,se réjouit le docteur Lancinè Kourouma directeur préfectoral de la santé de Kouroussa.
Dans les villages comme Kobany, Doura, Balato dans Kouroussa tout comme à Kintinia et Balato dans Siguiri, les sentiments de satisfaction des bénéficiaires sont les mêmes, à l’image de Fatoumata Camara, une mère de quatre enfants. Elle vient d’obtenir sa dotation des mains des agents distributeurs installés sur la place publique de Balato-centre dans Siguiri. Ces derniers lui expliquent à l’appui, les précautions à prendre pour utilisation sans risque du tissu à mailles .
« Je suis très heureuse aujourd’hui . J’ai quatre enfants plus moi-même, mais cette fois, je n’ai reçu que quatre moustiquaires au lieu de cinq. Désormais, mes enfants et moi serons à l’abri des moustiques et du palu à la maison. Je tiens à remercier les autorités pour ce geste qui nous procure beaucoup de bonheur. Je promets de prendre soin de mes moustiquaires et d’appliquer les consignes qui m’ont été données », dit-elle.
Cette campagne reste marquée par une forte participation des femmes munies de coupons décernés à la mi-avril 2025, lors de la campagne de dénombrement porte-à-porte.
« Quand on parle d’une famille, on parle d’une mère. La participation féminine, elle est plus d’ailleurs, parce que lorsque nous nous rendons dans les sites de distribution, vous allez voir que la majeure partie des personnes qui viennent avec les coupons pour récupérer les MILDA ne sont que des femmes. On a mis un système en place pour dire de prioriser les femmes en état de famille, les nourrices et les personnes âgées » a fait remarquer Germaine Sia Yombouno, agente de l’ONG Alliance pour la promotion de la Gouvernance et des Initiatives Locales (AGIL).
Cette année, sur l’ensemble du territoire national, le nombre de bénéficiaires dénombrés dépasse celui de moustiquaires disponibles. De quoi amener les distributeurs à procéder au plafonnement, une astuce qui consiste à réduire chaque dotation en vue de pourvoir tous les ménages dénombrés à la veille de la campagne. Cette mesure compensatoire a porté ses fruits grâce aux messages largement diffusés en langue du terroir dans les médias de proximité. Le but de cette sensibilisation étant aussi de briser la chaîne de réticence afin de faire adhérer les indécis au processus qui se veut annuel. La fin de la campagne est fixée au mardi, 3 juin prochain.
Mamadi Cissé correspondant régional