Deux jours de fériés exceptionnels : « C’est en moyenne plus de 130 millions de dollars de coût d’opportunité » (Mohamed Cissé)

Le 8 juin dernier, à l’occasion de la fête de Tabaski, le ministère du Travail et de la Fonction publique a, par communiqué, déclaré exceptionnellement les lundi 9 et mardi 10 juin fériés, chômés et payés sur toute l’étendue du territoire national. Une décision diversement commentée par les acteurs de la vie sociopolitique guinéenne.

Joint au téléphone, le porte-parole du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), Mohamed Cissé, est revenu sur les déplacements des autorités vers l’intérieur du pays, avant de se prononcer sur les deux jours de congé. Pour lui, célébrer la Tabaski loin de l’administration n’est pas un problème en soi, tant que cela reste dans les limites des obligations professionnelles. « Le retour à la source à l’occasion de la fête de Tabaski n’est pas un fait nouveau, même si la tendance s’est accentuée. C’est une bonne chose, si l’objectif est de retrouver les siens pour partager ce moment de pardon, de joie et de prière. La valeur religieuse est immense en Islam. En ce qui concerne les cadres, tant que cela respecte les exigences de leurs fonctions, cela reste acceptable. Mais il est regrettable de paralyser l’administration pour des raisons personnelles, et ce, gratuitement », a souligné Mohamed Cissé.

Concernant le communiqué du gouvernement sur les deux jours de congé, le responsable politique a donné son point de vue. « Cette décision est critiquée sous les angles juridique et économique. Des juristes estiment que l’acte n’est pas légalement fondé, et ce n’est pas la première fois qu’une telle remarque est faite. Il serait utile d’y accorder une attention particulière à l’avenir. Les conseillers juridiques doivent être en mesure d’éclairer les décideurs dans le processus de prise de décision », a-t-il expliqué.

Sur le plan économique, Mohamed Cissé tire la sonnette d’alarme. « En référence aux projections économiques pour 2025, ces deux jours fériés exceptionnels représentent en moyenne plus de 130 millions de dollars de coût d’opportunité. Pouvons-nous vraiment nous permettre un tel manque à gagner ? Dans l’administration telle que nous la connaissons, deux jours perdus en début de semaine signifient souvent que c’est toute la semaine qui est compromise. En réalité, il n’y aura pas de véritable travail au cours de cette semaine, à part quelques actes de présence et des échanges sur la fête », a-t-il conclu.

Mamadou Macka DIALLO

Contact : 666 660 366

Articles similaires