Il y a 63 ans, à Conakry, capitale de la Guinée française après une réception légendaire offerte au Général Charles de Gaulle, alors président de la France, Ahmed Sékou Touré a tenu un discours qui a donné les couleurs d’une indépendance acquise un mois plus tard. C’était très osé.
Au nom d’une nouvelle loi qui accorde aux colonies françaises la possibilité d’un choix à faire entre une indépendance totale et une communauté avec la France, Charles de Gaulle a effectué une série de visites qui l’a conduit à Conakry le 25 août 1958. Bien accueilli par une foule mobilisée par le PDG RDA sous le leadership de Sékou Touré, le dirigeant français et les leaders guinéens ont fait leurs discours à Kaloum, à l’actuel siège de la Haute Autorité de la Communication (HAC), appelé désormais palais du 25 août.
Là, le tout-puissant Charles de Gaulle sera choqué par le discours du leader charismatique Sékou Touré qui a particulièrement exprimé la soif de la Guinée d’avoir son indépendance. Car, pour lui, point de dignité sans liberté. C’est pourquoi, « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage », avait-il dit. Ce passage dudit discours, gravée dans la mémoire des guinéens, sera d’ailleurs repris dans l’hymne national après l’indépendance et enseignée dans les écoles.
Preuve du choc chez De Gaulle, certains rapportent qu’il aurait oublié son chapeau. Le président français a promis que les colonies étaient libres alors de voter Oui ou Non à la communauté qu’il proposait. Lors d’un referendum qui sera organisé le 28 septembre de la même année, les Guinéens ont très majoritairement voté Non à la continuation de l’esclavage à travers cette communauté. Le 02 octobre, la République indépendante de Guinée a été proclamée, Sékou Touré le président.
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
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